Pierre MARION
Ingénieur en études économiques à l'IFP
Technologie ancienne, qui produisait à l’époque des carburants et des bases pour la chimie, la liquéfaction du charbon revient à l’ordre du jour pour sécuriser notre approvisionnement énergétique futur. Les technologies antérieures ont été revues et améliorées en vue de doter le liquéfiat des spécifications requises. Dans la voie directe, un réacteur d’hydroconversion convertit directement le charbon, préalablement broyé et dissout, en liquide. Dans la voie indirecte, le charbon est tout d’abord transformé en gaz de synthèse, puis en un mélange d’hydrocarbures paraffiniques, avant une étape finale d’hydrocraquage isomérisant. Ces deux procédés analytiques présentent des rendements et qualités de produits légèrement différents, pour autant ils ont en commun la problématique de l’émission des gaz à effet de serre.
La gazéification du charbon présente un intérêt non négligeable dans le contexte économique actuel, puisqu’elle permet de fournir une grande variété de produits : électricité, produits chimiques, substituant au gaz naturel, carburants pour le transport. La production électrique est devenue un marché porteur pour la gazéification, d’autant plus qu’elle joue en faveur d’une meilleure acceptabilité environnementale du charbon. La production d'intermédiaires chimiques, comme le méthanol, le diméthyléther, ammoniac, oléfines est également en plein essor aux USA et principalement en Chine. De même, et dans les mêmes pays, la production de carburants synthétiques, par l’intermédiaire de la liquéfaction indirecte du charbon, présente un regain d'intérêt certain. Par contre, la gazéification de charbon comme substitut au gaz naturel reste limitée à ce jour.