Karine HERVIOU
Chef du service nouveaux réacteurs - Pôle sûreté nucléaire - Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
A la suite de l'accident de Fukushima, des évaluations ont été menées par les exploitants nucléaires français afin d'apprécier le comportement de leurs installations lors de situations extrêmes du type de celle rencontrée à Fukushima. Des dispositions complémentaires seront progressivement mises en place pour réduire les risques associées à ces situations. Ces dispositions comporteront des moyens fixes robustes, constituant le « noyau dur » permettant d'assurer la maîtrise des fonctions de sûreté des installations au moins pendant les premiers jours suivant l'accident, ainsi que des moyens mobiles pouvant être acheminés et installés sur le site par la Force d'action rapide nucléaire (FARN), constituée d'équipes entraînées aux interventions dans des conditions difficiles. Les plans d'urgence seront également adaptés pour faire face à une situation accidentelle susceptible d'affecter l'ensemble des installations d'un même site.
La nécessité d'une amélioration du niveau de sûreté des futurs réacteurs par rapport à celui des réacteurs existants a été actée au cours des vingt dernières années au niveau européen. Des objectifs volontairement ambitieux ont été définis, concernant notamment la réduction de la probabilité de fusion du cœur et la réduction des rejets dans l'environnement. Toutefois, les approches et les exigences de sûreté diffèrent d'un pays à l'autre, ce qui complique la tâche des constructeurs et des exploitants, aujourd'hui multinationaux. La construction, dans différents pays, de réacteurs de génération III de même type facilite une harmonisation des pratiques, tout en visant la réponse à des objectifs de sûreté renforcés. Ces réacteurs bénéficient des retours d’expérience des centrales nucléaires en action et des enseignements tirés des accidents nucléaires majeurs.