Morgan DUCHENE
Quels que soient le projet ou le travail, le processus appliqué, c’est-à-dire la série d’actions développées pour atteindre un objectif défini, est plus ou moins empirique. Kanban est une pratique Lean, développée au départ par Toyota, qui permet de mettre en évidence ces processus et de les optimiser.
Or, optimiser un processus, c’est d’abord le connaître : identifier et comprendre ses étapes successives, mettre en évidence ses durées diverses, ses points de blocage ou encore ses limites. Il est alors possible de passer à l’étape d’optimisation pour créer un flux régulier et continu de production, à l’image des chaînes de production de voitures. Les conditions nécessaires ? La limitation du travail à chaque étape, et la maîtrise du temps de cycle.
Ce qui caractérise un développement informatique, c’est que le produit créé est nouveau. Il n’y a pas de moule, de production en chaîne, de recette simple à suivre. Depuis plus de quinze ans, les méthodes agiles ont été créées puis perfectionnées afin de maîtriser ce processus créatif et d’arriver à un produit en parfait accord avec le besoin des utilisateurs.
Mais l’informatique n’est pas le seul domaine où le produit final est nouveau. On a les mêmes contraintes dans la recherche et les productions intellectuelles en général, dans les arts et certaines productions artisanales. Dans tous ces domaines, il est possible de bénéficier des années de recherche et de perfectionnement apportées aux méthodes agiles, et plus particulièrement à Scrum, dès lors que l’on garde en tête les principes mis en évidence.
Scrum est une méthode de gestion de projet à la fois simple et efficace pour gérer la production d’un produit nouveau par petites étapes. Mais dès lors qu’on cherche à l’optimiser, il apparaît nécessaire de lui adjoindre des pratiques de gestion de processus issues de la production industrielle, et notamment de Kanban, une des pratiques Lean mise au point par Toyota.
Coupler Kanban et Scrum, c’est également dépasser la base simple et facile à maîtriser à l’échelle d’une équipe pour envisager la production à l’échelle de l’entreprise. Relier les microprocessus pour identifier une seule chaîne de production, c’est se donner la possibilité d’optimiser la productivité globale de l’entreprise tout en améliorant sa réactivité.