Jean DAUVERGNE
Mettre en place une stratégie d’innovation exige de la part de l’entreprise de trouver les ressources (techniques, technologiques, voire scientifiques) et les financements nécessaires à la mise en œuvre des projets innovants.
Ceci concerne les ressources humaines, pour lesquelles l’entreprise peut bénéficier d’aides publiques, mais aussi l’accès au meilleur niveau de compétences des entités universitaires appropriées ; le développement de projets collaboratifs via les pôles de compétitivité ainsi que la participation aux écosystèmes (IRT, Instituts Carnot) regroupant entreprises, laboratoires ou autres entités académiques, présentent l’intérêt de bénéficier de financements publics, aux niveaux français et européen.
L’effort d’innovation exige de la part de l’entreprise d’identifier et de planifier les ressources humaines manquantes et les investissements nécessaires à la réalisation du programme de projets innovants.
Cette identification peut être conduite en comparant les moyens actuels de l’entreprise à l’estimation de ceux auxquels il sera nécessaire d’avoir recours, en termes de compétences pour les ressources humaines et de moyens de développement, tout en les planifiant dans le temps. Les résultats de cette identification doivent être transmis :
En partant des fonctionnalités des produits et services identifiables par les analyses marketing, en les projetant à moyen terme (MT) et à long terme (LT), et en les confrontant aux données concernant les évolutions concomitantes des marchés et des technologies, il est possible d’établir les « roadmaps » des futurs produits et services proposés par l’entreprise, et d’établir d’une manière cohérente les projets d’innovation de chaque plan d’innovation annuel.
Afin de développer son activité dans des produits et services innovants, une entreprise doit tenir compte de ses compétences propres et des caractéristiques des segments de marchés qu’elle couvre, mais aussi de celles qu’elle souhaite conquérir. Elle doit s’appuyer sur les besoins et attentes qui sont les caractéristiques de ces marchés, et sur les réponses à apporter en termes de fonctions ; elle doit aussi se préoccuper des technologies et des procédés de production qu’elle doit mettre en œuvre pour y parvenir.
La mise en œuvre d’un processus d’idéation conduisant au plan d’innovation synthétise cette démarche.
Dans cette fiche, nous aborderons les méthodes à mettre en place pour identifier les segments de marché visés et les caractéristiques socio-technico-économiques des « facteurs de valeur », les comprendre, interpréter leurs évolutions – les « tendances » –, et les intégrer, selon que votre entreprise fournit le « client final », ou qu’elle est sous-traitante d’un « client intermédiaire » de la chaîne de valeur, ou qu’elle fournit des biens d’équipements ou des services.
L'entreprise souhaitant se doter d'une stratégie d'innovation doit identifier, pour les confronter aux facteurs externes, les éléments favorables ou les contraintes conditionnant la mise sur le marché de nouveaux produits et/ou services.
Dans cette phase d'élaboration du processus d'innovation, qui vient compléter la « définition fonctionnelle de haut niveau » (DFHN) et l'identification des facteurs, forces et faiblesses de l'entreprise, il convient, en ce qui concerne le périmètre de votre domaine d'activité, de se poser sans concession la question des éléments externes, notamment ceux concernant la concurrence, les évolutions technologiques, méthodologiques et réglementaires, pouvant impacter les produits et/ou services, actuels et futurs.
L’entreprise souhaitant se doter d’une stratégie d’innovation doit d’abord mettre en évidence ses atouts et ses points faibles, pour les confronter aux ressources nécessaires à la mise sur le marché de nouveaux produits et/ou services.
C’est la seconde phase d’élaboration du processus d’innovation, qui vient compléter la « définition fonctionnelle de haut niveau » (DFHN). Elle consiste à dresser un autoportrait sans concession :
ainsi que
Pour une entreprise qui élabore une stratégie d’innovation, le point de départ du processus consiste à se poser cette question de fond : quelle est la finalité des produits et/ou services qu’elle souhaite vendre aux clients ?
La réponse passe par une réflexion conduisant à établir la « définition fonctionnelle de haut niveau » (DFHN). La définition fonctionnelle (DF) – ainsi que la méthodologie associée – sont par ailleurs connues dans l’AVF (analyse de la valeur fonctionnelle), et plus généralement dans la gestion de projets. Cependant, la définition fonctionnelle de haut niveau est une approche élargie aux différentes gammes et lignes de produits et/ou services fournis, voire à l’entreprise elle-même.
Les entreprises d’aujourd'hui sont confrontées à l'évolution rapide de plusieurs facteurs (géographique, technologique, sociétal) qui les contraint à innover de manière permanente pour survivre.
Dans ce qui suit, on trouvera les principes à mettre en œuvre pour développer une stratégie d'innovation susceptible de garantir la performance de l'entreprise dans le contexte économique actuel, notamment par l'élaboration d'un plan stratégique d'innovation à moyen et long terme, à partir de l'identification des facteurs de succès et la mise en place de moyens adaptés. Certains aspects seront par ailleurs développés dans d'autres fiches référencées en annexe.
Il ne sera pas question ici de disserter une fois de plus sur les bienfaits de l'innovation, mais plutôt d'aborder ce qu'est l'innovation vue du côté de l'entreprise. Il s'agit dans cette fiche de développer différents aspects liés notamment à :
Cette fiche décrit une méthode d’évaluation et de pilotage de la performance économique d’un projet de développement d’un produit et/ou d’un service, basée sur le concept de valeur ajoutée directe (VAD).
Contrairement à la méthode analytique des prix de revient (cf. fiche Méthodes d’évaluation de la performance économique d’un projet) dont les résultats sont confrontés aux objectifs de prix de vente, et qui nécessite un très grand nombre de données et le recours à des coefficients issus de clés de répartitions des coûts fixes de l’entreprise, la VAD est une approche systémique de l’économie d’un projet, plus simple à mettre en œuvre, et surtout plus efficace, permettant d’en optimiser les résultats.
Durant un projet industriel, depuis le démarrage jusqu'à la mise en production (d'un produit) ou à la mise à la disposition des utilisateurs (d'un service), l'entreprise se préoccupe de la performance économique.
Dans la plupart des cas, les projets de développement de produits et/ou de services sont soumis à des aléas, notamment techniques, ou liés aux quantités vendues. Ce que l'on cherche à maîtriser, c'est le gain généré après un certain temps, et au plus tard à la fin de la phase de production du produit et/ou du service. La méthode du bilan cumulé permet de répondre à cette question.
Durant un projet industriel, depuis le démarrage jusqu’à la mise en production (s’il s’agit d’un produit) ou à la mise à la disposition des utilisateurs (s’il s’agit d’un service), l’entreprise se préoccupe de la performance économique.
Il est toujours difficile de se faire une idée de cette performance : pour effectuer un calcul par la méthode du « prix de revient », il faut un très grand nombre de données (matières incorporées, temps opératoires, amortissement du matériel, etc.), qui ne sont disponibles uniquement quand le projet est presque terminé.
Il existe cependant des méthodes qui ont le mérite de nécessiter beaucoup moins d’information. Ces méthodes, notamment statistiques, exploitent la « mémoire » de l’entreprise, capitalisée au cours de son histoire industrielle, et permettent notamment de prévoir et de maîtriser la performance économique du projet.
Pour assurer la qualité d’un produit, l’équipe en charge de l’étude doit franchir toutes les étapes de validation prévues dans le projet sur des objets dont la nature évolue selon les phases, jusqu’à la validation finale avant commercialisation.
Bien que la validation numérique permette d’approcher au mieux la définition des produits, la validation sur des objets physiques est indispensable. Chaque phase du projet doit être sanctionnée par des essais répondant aux exigences de conformité aux attentes, notamment de métier et/ou de la réglementation. On passera en revue les différentes technologies de maquettage, de prototypage, et de préséries correspondant à chaque étape de validation.
Dans la dernière partie de cet ouvrage cing articles de référence, issus de la base documentaire Techniques de l'ingénieur et cité dans cette fiche, vous sont proposés pour compléter la méthode proposée par l'auteur.
Les revues de projet sont des réunions qui ont lieu à certaines dates-clés d’un projet industriel, notamment à la charnière entre chaque phase et à la fin du projet ; elles sont destinées à montrer la progression de ce projet (en produisant les « livrables »).
Une revue de projet est importante : c’est le point de rencontre entre le chef de projet et son équipe, et le(s) décideur(s) de l’entreprise, voire ses clients. Elle donne lieu à des décisions sur la suite du projet. Elle ne s’improvise pas. On répondra dans cette fiche aux questions suivantes :