Toutes les deux semaines, la rédaction vous propose quelques vidéos glanées sur la Toile, présentant un intérêt scientifique certain, en lien – ou non – avec l'actualité des sciences. Certaines sont étonnantes, d'autres franchement loufoques.
Cette semaine dans la revue du Web :
- une magnifique éruption solaire, captée en haute définition par l’observatoire solaire de la NASA, Solar Dynamics Observer ;
- les chercheurs de la Boston Dynamics refont parler d’eux, avec Cheetah, désormais plus rapide que l’homme le plus rapide du monde, le Jamaïquain Usain Bolt ;
- le « Stone Spray Project » vous permet de bronzer les doigts de pieds en éventail, tout en laissant un robot construire votre château de sable aux formes sophistiquées ;
- fabuleux spectacle de cinquante quadricoptères dans le ciel de la ville autrichienne de Linz, ballet de lumières synchronisées ;
- le gadget (inutile ?) de la semaine : la machine à écrire pour iPad ;
- et en bonus, une photo du sublime vol des papillons de nuit, prise avec une longue exposition.
Superbe éruption solaire, en haute définition
Pour débuter cette trente-et-unième revue du web, rien de tel qu’une magnifique vidéo d’éruption solaire en haute définition, postée sur le compte YouTube de la NASA. L’éruption solaire, qui a eu lieu le 31 août dernier lors d’une violente tempête solaire, a été capturée par l’observatoire solaire de l’agence spatiale américaine, le Solar Dynamics Observatory, lancé en février 2010.
On peut observer très aisément une éjection de masse coronale, bulle de plasma produite dans la couronne solaire causée par les nombreuses explosions magnétiques ayant lieu à la surface de notre soleil , phénomène à très grande échelle ici lié à une éruption solaire. Non contente d’avoir une incidence relativement forte sur les vents solaires, cette éjection de masse coronale est parvenue à propulser son plasma très haute température à près de 1500 kilomètres par… seconde. D’après C. Alex Young, physicien spécialiste du soleil pour la NASA, le filament de plasma observable ferait pas moins de 300 000 kilomètres de long.
Les éjections de masse coronale peuvent être à l’origine d’orages magnétiques lorsque celles-ci sont dirigées vers la Terre et que leur puissant champ magnétique entre en interaction avec le champ magnétique terrestre, provoquant l’apparition des fameuses aurores polaires, perturbant l’intensité de l’induction magnétique terrestre et perturbant la lecture du nord magnétique par une boussole.
Cheetah, plus rapide qu’Usain Bolt
Cheetah revient, et pas par la petite porte… Cheetah est un robot créé par la très prolifique société américaine Boston Dynamics sous la houlette de la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), agence affiliée au Département de la Défense américain, et chargée de la recherche et du développement des nouvelles technologies destinées à des fins militaires. Cheetah avait – déjà – battu le record de vitesse pour un engin robotisé monté sur pattes, en début d’année, en galopant sur un tapis roulant à la vitesse de 18 miles/heure (29 km/h), explosant ainsi le précédent record de 13,1 miles/heure (21km/h) détenu depuis près de 23 ans par un robot conçu par le Massachusetts Institute of Technology (le fameux MIT).
La prouesse que réalise ici le robot américain laisse songeur : Cheetah a atteint il y a quelques jours la vitesse prodigieuse de 45,5 kilomètres par heure, sur une distance de vingt mètres et sur tapis roulant. Comme le rapporte le journal de référence The New Scientist, c’est plus rapide que l’homme le plus rapide sur Terre, le Jamaïquain Usain Bolt, lors de son record du monde sur 100 mètres, lors des championnats du monde à Berlin en 2009. Il avait couru la distance en seulement 9 secondes et 59 centièmes, et atteint 44,6 km/h sur la même distance que Cheetah.
Les chercheurs se sont inspirés des mouvements de l’animal terrestre le plus rapide au monde, le guépard, baptisant leur robot du nom du guépard indien, animal maintenant présumé disparu. Les éminences grises de la Boston Dynamics ont prévu de tester Cheetah en conditions réelles et en environnement extérieur prochainement, tests qui pourraient s’avérer concluants si l’on doit se fier au prestige dont jouit cette société dans la communauté scientifique, notamment grâce à Alpha Dog ou à Big Dog, des mules-robots particulièrement impressionnantes, – ou encore grâce à Petman, leur robot anthropomorphe. Les champs d’applications pourraient être assez nombreux, bien que le Pentagone pense évidemment à des débouchés… militaires.
Institute for Advanced Architecture of Catalonia
Aller à la plage et laisser son robot construire son château de sable :
Quoi de plus logique que d’aller à la plage, se détendre, bailler aux corneilles et de laisser un robot construire un château de sable aux formes complexes et déroutantes, difficilement réalisables par une main humaine non experte ? Ce n’est pas l’avenir que nous réservent les scientifiques, architectes et apprentis artistes de l’institut d’architecture de Catalogne, mais d’aucuns pourraient se laisser tenter…
Point besoin des traditionnels pelles et seaux, le « Stone Spray Project » se charge de tout. Mise au point par Petr Novikov, Inder Shergill et Anna Kulik, la machine se pose comme une alternative aux habituelles imprimantes trois dimensions, se situant dans la même veine mais avec une approche plus respectueuse de l’environnement. Le projet, à terme, devrait permettre de faire des progrès significatifs dans l’impression de modèles architecturaux en 3D – c’est du moins ce qu’espèrent les responsables catalans du projet.
Le « Stone Spray Robot » fonctionne à l’aide de son long bras articule, pulvérisant un mélange de sable, d’eau et d’un agent compactant non polluant qui maintient et solidifie l’ensemble, laissant une chance de survie aux structures de sable contre les éléments… et la marée.
- La vidéo ICI
Fabuleux spectacle de quadricoptères dans le ciel autrichien :
Les quadricoptères ont toujours la cote et bénéficient toujours d’une place toute particulière dans bon nombre d’expérimentations scientifiques. Nous vous parlions déjà de ces drones ici, là et plus récemment là, ne démentant en rien leur statut de coqueluche d’une partie de la communauté scientifique.
Les résidents de la ville autrichienne de Linz ont vu des lumières dans la nuit, plus précisément au nombre de cinquante, chacune étant portée par un quadricoptère dans le grand spectacle lumineux synchronisé ayant pris place dans la ville. Baptisé « The Cloud in the Web », le fabuleux spectacle met en scène cinquante bolides « AscTec Hummingbird » communiquant par ondes radio et programmés par une équipe formée par le FutureLab d’Ars Electronica et par les Allemands d’Ascending Technologies GmbH.
C’est sans conteste le plus grand nombre de quadricoptères évoluant en vol synchronisé. Les formes ainsi créées sont remarquables, tant d’un simple point de vue esthétique que d’un point de vue technique, le vent n’ayant pas l’air d’avoir de prise sur l’ensemble de la formation. Détail remarquable : le somptueux ballet de formes colorées n’a pas eu à souffrir la moindre collision parmi les drones qui l’ont composé. En revanche, pas la moindre indication sur le nombre d’appels apeurés signalant des objets volants non identifiés dans le ciel de Linz…
Le gadget (inutile ?) de la semaine : la machine à écrire pour iPad.
Pour conclure cette trente-et-unième Revue du Web, voici le gadget (inutile ?) de la semaine, qui n’est autre qu’une machine à écrire pour… iPad. Mise au point par le designer industriel écossais Austin Yang, cette machine à écrire sur laquelle vient s’adapter sans branchement la tablette électronique du géant Apple permet à l’utilisateur technophile, mais nostalgique d’un bon vieux temps pas si loin, de renouer avec du matériel « vieille école » remis au goût du jour dans un écrin tendance.
Son fonctionnement est très simple : un bras métallique se déplie lorsque l’utilisateur appuie sur une touche, laissant un petit tampon de caoutchouc frapper sur le clavier virtuel de la tablette, à l’endroit précis où se trouve la lettre désirée, comme le ferait un stylet.
Le jeune inventeur, basé à Édimbourg, se défend de surfer sur quelque tendance que ce soit, et met en avant les propriétés haptiques de son gadget, notamment l’expérience et la perception différentes que l’on a de la frappe, via le retour des touches de la machine à écrire. Plus lente, cette machine à écrire bénéficie toutefois d’un argument de poids : c’est probablement l’une des premières à posséder une fonction d’auto-correction. Pas de doute, le jouet d’Austin Yang n’a pas d’autres prétentions que ludiques.
La photo de la semaine : le fantastique ballet des papillons de nuit
Vu sur le site du National Geographic, voici en bonus cette semaine l’incroyable ballet de phalènes qu’a pu capturer le photographe canadien Steve Irvine. Avec une durée d’exposition d’une vingtaine de secondes, Steve Irvine laisse une centaine de phalènes venir dans le champ de son appareil et se lancer dans une danse enfiévrée et tourbillonnante, attirées par la source lumineuse. La longue exposition permet de capter les trajectoires aussi sublimes qu’erratiques de chacune d’entre elles, laissant à leur suite une spirale de lumière.
Les phalènes sont des papillons nocturnes que l’on rencontre essentiellement dans les régions tempérées, dont les plus insignes représentants sont la phalène du bouleau, la phalène sillonnée et la phalène brumeuse, qui compte près de 12000 espèces connues un peu partout dans le monde, dont pas moins de 600 espèces différentes rien que dans l’hexagone.
Vous pouvez voir l’image avec une plus grande résolution sur le site du National Geographic.
Par Moonzur Rahman, journaliste scientifique
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