La NASA a lancé au début du mois d'aout la sonde spatiale « Juno », dont le voyage vers Jupiter devrait prendre plus de cinq ans. Les informations collectées alors par la sonde devraient être capitales pour nous aider à comprendre la formation de la géante gazeuse, et ainsi la formation de la Terre.
5 août 2011, à 16h25 : la sonde spatiale américaine Juno (tirant son nom, ce n’est pas un hasard, de la soeur et épouse de Jupiter dans la mythologie romaine) a été lancée avec succès de la base de Cap Canaveral, en Floride. Propulsée par une fusée de type Atlas V, elle se dirige vers la plus grande planète de notre système solaire, Jupiter, pour un voyage qui devrait lui prendre un peu plus de cinq ans. Juno reviendra tout d’abord vers la Terre dans deux ans, gagnant encore en vitesse en profitant du potentiel de gravité de la planète bleue. La sonde, d’un cout d’1,1 milliards de dollars, restera un an en orbite autour de la géante gazeuse, utilisant entre autres toute une série d’instruments de mesure dont certains fournis par la France, l’Italie et la Belgique, afin de récolter des informations sur son histoire. Elle achèvera sa courte existence en plongeant dans l’atmosphère de Jupiter, phase pendant laquelle elle continuera à transmettre des données jusqu’à son écrasement sous la très forte pression de cette planète. Elle devrait grandement nous aider à répondre à quelques questions :
Comment Jupiter s’est-elle formée ?
Jupiter est la première planète du système solaire à s’être formée, ainsi que la plus grande et la plus massive. « Si nous voulons remonter dans le temps et confirmer d’où nous venons et comment les planètes se sont formées, c’est Jupiter qui en détient le secret. Et donc nous voulons connaître la liste des ingrédients. Ce que nous cherchons vraiment à faire, c’est découvrir la recette de fabrication des planètes » explique Scott Bolton, pierre angulaire de la mission Juno. Certains modèles suggèrent que Jupiter se seraient formés plus loin du Soleil que sa position actuelle, d’autres pensent au contraire qu’elle n’a pas bougé.
Quelle quantité d’eau y a-t-il sur Jupiter ?
La sonde américaine Galileo, qui avait elle aussi pour mission d’étudier Jupiter, avait détecté l’existence d’un océan salé sous la croute de glace recouvrant l’une des lunes de la planète, ainsi qu’une proportion d’eau anormalement faible dans son atmosphère. Les données récoltées par Juno pourraient alors donner de sérieux indices.
Que se cache-t-il sous la surface de Jupiter ?
De nombreux modèles existent quant à l’intérieur de la planète. Certains envisagent l’existence d’un coeur rocheux dont la masse serait 10 fois supérieure à celle de la Terre, d’autres l’imaginent sans. De précieuses informations seront aussi récoltées sur la couche nuageuse recouvrant la planète.
Quelle est l’origine du magnétisme jovien ?
Jupiter possède un champ magnétique d’une très grande intensité ainsi que d’une très grande portée, mais dont l’origine est pour le moment sujette à débat. La rapide rotation de la planète entrainera Juno à chercher du côté des fluides d’hydrogène, indice potentiellement probant, à l’aide de son magnétomètre.
Le très fort magnétisme de Jupiter est également responsable des plus grandes aurores du système solaire, à ses deux pôles. Juno prendra des clichés infrarouges et ultraviolets de ces aurores, et étudiera les particules de plasma responsables de celles-ci.
R.M
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE