Une équipe de scientifiques néerlandais explore des moyens plus ou moins conceptuels de mettre au point une peau à l'épreuve des balles, destinée à l'homme. Celle-ci utiliserait du lait produit par des chèvres génétiquement modifiées avec des gênes codant pour la soie d'araignée.
C’est une histoire sortie tout droit d’un livre de science-fiction : une chercheuse hollandaise dénommée Jalila Essaidi, aidée par une équipe de scientifiques hollandais, explore actuellement des moyens audacieux, voire farfelus, de développer une peau destinée à l’être humain, qui serait à l’épreuve des balles. Pour ce faire, la scientifique s’est tournée vers le lait de chèvres naines transgéniques, chèvres ayant reçu au préalable une séquence génétique provenant d’araignées codant pour la conception de leur soie.
Le projet se nomme « 2.6g 329m/s » car 2,6 grammes et 326 mètres par seconde sont « le poids maximum et la vitesse maximale d’une munition de calibre 22 Long Rifle, de laquelle un gilet pare-balles de Type 1 devrait vous protéger », explique Jalila Essaidi. Son prototype, qui ne cherche pas à améliorer les gilets pare-balles, est observable dans l’image d’illustration. Celui-ci se compose d’une membrane ultra-fine formée par une matrice de soie d’araignée, prise en sandwich entre deux couches de peau humaine.
La difficulté de récolter la soie d’araignée, tout du moins en quantité suffisante et de manière non fastidieuse, fait intervenir les fameuses chèvres. Nombreux sont les groupes de scientifiques et chercheurs (récemment une équipe de l’université du Wyoming) à avoir travaillé sur la synthèse de soie d’araignées, à partir de chèvres possédant un transgène provenant d’araignées, codant pour cette synthèse dans leur lait. La protéine est alors extraite du lait et utilisée, par exemple, pour améliorer les airbags.
Le prototype de Jalila Essaidi n’arrête pour le moment pas les balles à chaque reprise, mais la scientifique réfléchit déjà à un moyen de remplacer la kératine présente dans la peau humaine par cette protéine, afin de pouvoir se passer des gilets pare-balles.
Par Rahman Moonzur
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