Une grande partie du monde se tourne vers un objectif ambitieux : atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
Pour relever ce défi, une stratégie consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines. Soit en améliorant les technologies, soit en réduisant la production, au sens large.
Une autre stratégie, celle qui nous intéresse aujourd’hui, vise à capter le CO2 directement dans l’atmosphère, pour le stocker, avant de le transformer. Le but étant de produire à partir du CO2 un matériau qui permettra de séquestrer le carbone sur du long terme, afin qu’il ne retourne pas dans l’atmosphère trop rapidement.
Il s'agit donc, ni plus ni moins, de créer une économie circulaire autour du CO2. Le captage du CO2 lié aux activités industrielles est un des enjeux. En effet, les entreprises sont aujourd’hui dans l’obligation de limiter leur impact environnemental. De nombreuses technologies de captage des émissions directement après leurs émissions, en sortie d’usine, se développent aujourd’hui. Elles pourraient permettre aux entreprises possédant de nombreuses usines de récupérer une grande partie de leurs émissions, et de les recycler. Cela suppose donc l’implémentation de toute une chaîne de collecte et de traitement des émissions, sans parler de leur valorisation potentielle.
Une des problématiques liées à la valorisation est l’acceptabilité par le grand public, de produits fabriqués à base de CO2. En effet, la valorisation du CO2 implique l’émergence de produits de grande consommation directement issus de sa collecte. Les enquêtes menées montrent que même si le grand public peut être freiné aux premiers abords par cet ingrédient pour le moins original, l’acceptabilité des consommateurs serait au rendez-vous rapidement. Avec comme argument marketing l’aspect éthique lié à l’achat de ces produits issus du recyclage des gaz à effet de serre.
Pour autant, la principale préoccupation des industriels aujourd’hui est l’indispensable passage à l’échelle industrielle des technologies de captage, de stockage et de valorisation du CO2. Sans cela, il est impossible d’imaginer une généralisation de ces pratiques, qui resteront cantonnées aux plus grandes entreprises. C’est un enjeu primordial, dans l’optique de la neutralité carbone. L’Agence Internationale de l’Energie a d’ailleurs fixé une feuille de route ambitieuse sur ce sujet, qui doit voir le monde améliorer sa capacité à capter le CO2 d’un facteur 100 dans les 15 prochaines années.
Le GIEC également mentionne le captage du CO2 comme une solution efficace pour réduire la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
La valorisation du CO2 n’est pas indispensable. Des méthodes de séquestration, qui consistent à réinjecter le CO2 comprimé dans le sous-sol, en profitant de structures géologiques adaptées, peuvent permettre de maintenir en profondeur, pour une durée de temps longue le CO2.
Si les technologies de captage, de stockage et de valorisation du CO2 doivent permettre aux industriels d’atteindre leurs objectifs de réduction de leur impact environnemental, elles ne pourront en aucune façon remplacer les mesures de sobriété énergétique qui émergent depuis quelques mois. Elles les complèteront par contre avantageusement.
