La performance énergétique des entreprises industrielles est aujourd’hui un enjeu pour les acteurs industriels à plusieurs titres. Pour une question économique d’abord, puisque les industriels en mesure de mener des actions sur leurs installations, leur consommation de matière, de chaleur, parviennent à améliorer la compétitivité de leur outil industriel.
Pour une question d’image également. De plus en plus d’entreprises fortement émettrices de gaz à effet de serre ont du mal à recruter, car leur image est largement écornée, principalement auprès des jeunes ingénieurs. L’amélioration de la performance énergétique de l’entreprise peut alors jouer le rôle de caution, démontrant sa “prise de conscience écologique”. Cet état de fait est de plus en plus massif, surtout envers les grands groupes, et est aujourd’hui une préoccupation majeure de DRH.
Les technologies et méthodes permettant d’améliorer la performance énergétique d’un outil industriel sont légions. L’une d’entre elles consiste à récupérer la chaleur fatale émise par les activités industrielles. La chaleur fatale est l’énergie dissipée lors des procédés industriels au sens large et qui peut être récupérée, à défaut d’être totalement perdue. Cette chaleur fatale peut ainsi être soit réutilisée par le site qui la produit, dans les procédés, dans le chauffage par exemple. Elle peut aussi être exportée, via des réseaux de chaleur par exemple. Tout ceci est également valable pour le froid industriel.
L’avantage de mettre en place de la récupération de chaleur fatale est que cette chaleur est totalement décarbonée, puisque produite quoi qu’il arrive. Si la réutilisation de chaleur fatale au sein du même site peut engendrer la création d’infrastructures lourdes et spécifiques sur le site, son exportation est souvent plus simple à projeter, notamment si un raccordement simple à un réseau de chaleur existant est possible.
La possibilité d’exporter leur chaleur pour les industriels implique une demande externe. Sur les sites industriels denses, la demande en chaleur est continue, et sa production l’est également. Ainsi, on commence à voir apparaître sur le territoire des réseaux de chaleur qui alimentent aussi bien des sites industriels, des quartiers résidentiels, ou des bâtiments publics. De la sorte, la fourniture de chaleur par l’industrie participe à intégrer les entreprises qui s’y impliquent dans le mix énergétique territorial. Ce rayonnement local, au-delà de la question énergétique, est très important en termes d’image et d’ancrage territorial pour de nombreuses PME et ETI.
La problématique actuelle autour de la récupération de la chaleur fatale industrielle tient au décalage qui peut exister, dans le temps, entre l’offre et la demande. C’est particulièrement vrai pour le chauffage résidentiel par exemple, qui a besoin de chaleur en hiver et de froid en été. Le stockage fait ici aussi figure de solution miracle, et des solutions à grande échelle sont développées pour que la récupération de chaleur devienne un outil de plus en plus compétitif de performance énergétique.
