La problématique des usages de l’eau est aujourd’hui un sujet de réflexion pour tous les acteurs de l’industrie. La diminution de la ressource eau oblige les responsables politiques à légiférer pour s’adapter au mieux aux périodes de sécheresse qui se multiplient, afin de lisser les consommations d’eau par les acteurs industriels. Cela permet de limiter les mises à l’arrêt des usines, et in fine favorise la pérennité de l’outil industriel, malgré les contraintes qu’implique la limitation des usages de l’eau.
En ce qui concerne le secteur agricole, les usages de l’eau sont un rouage essentiel de l’activité, évidemment, et le rendement d’une exploitation agricole est directement liée à sa capacité à disposer d’eau en quantité suffisante pour arroser les cultures au moment où elles en ont besoin. Ce qui aura des conséquences directes sur le rendement.
L’immense majorité des usages de l’eau en agriculture concerne l’irrigation, qui vient fournir de l’eau à la plante en complément de la pluviométrie. Le réchauffement climatique a tendance à doper les besoins en irrigation, car les périodes de sécheresse augmentent, et ces dernières sont également réparties de manière plus large géographiquement. Pour faire court, on irrigue aujourd’hui de plus en plus dans les régions situées au Nord de la Loire, ce qui n’était pas le cas avant. Ces besoins en irrigation vont, dans un contexte de raréfaction de la ressource eau disponible, rendre difficile la tâche des agriculteurs dans le sens où il devient nécessaire d’apporter des compléments en eau de manière très efficiente, c’est-à-dire au bon moment et avec les bonnes quantités. D’où le développement de technologies innovantes, qui permettent par exemple de limiter au maximum les pertes hydriques au moment de l'arrosage.
Aussi, les technologies mises en place pour le suivi des quantités d'eau présentes dans les nappes utilisées par les agriculteurs pour prélever, ou encore les innovations qui se développent pour être en mesure de fournir un arrosage au moment le plus opportun en ce qui concerne la croissance de la plante, prennent une importance de plus en plus grande, tant en termes de rendement annuel que de pérennité pour les exploitations agricoles. Evidemment, la connaissance de plus en plus précise des conditions météo à venir est une donnée essentielle, qui dicte aussi la stratégie d'irrigation.
Pour la filière textile, la problématique se concentre autour des procédés les plus gourmands en eau, et en particulier celui de l'ennoblissement, technique qui va apporter au tissu sa couleur, sa propriété et d'autres caractéristiques. Ce procédé, extrêmement gourmand en eau, fait l'objet de nombreuses recherches pour mettre en place un ennoblissement qui consomme moins d'eau. De nombreuses innovations sont mises en place, avec à la clé des gains très conséquents et des économies d'eau proches de 90 %. L'utilisation de mousses donne également d'excellents résultats. La difficulté pour la filière textile consiste aujourd'hui à implémenter ces innovations industriellement, sans perdre en compétitivité, alors que l'outil français souffre déjà terriblement de la concurrence à l'international.
