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Salon du Bourget 2023 : ça plane pour le secteur aéronautique

Publié en juillet 2023

Le salon du Bourget, dont la 54ème édition s'est tenue à la fin du mois de  juin, a permis aux entreprises du secteur aéronautique de confirmer leur retour au premier plan à la suite de la crise COVID, et une volonté de proposer des solutions innovantes pour réduire l'impact écologique généré par le trafic aérien.

La situation du secteur aérien face à la pollution qu’il génère pose des problèmes multiples. D’abord parce que l’empreinte du secteur aérien, moins de 3% des émissions de GES à l’échelle mondiale, est largement surestimée au niveau du grand public. Le secteur dans son ensemble souffre ainsi d’une image très dégradée. Avec une intensité - confère le flight shaming - variable selon les pays. 

Pour continuer à exister, le secteur a dû prendre des engagements clairs et ambitieux : la neutralité carbone, à horizon 2050, met tout le monde d’accord. Une aviation neutre en carbone, ambition réaliste ? Au salon du Bourget, les acteurs du secteur dans son ensemble ont présenté des solutions technologiques innovantes pour faire voler des aéronefs sans rejeter de gaz à effet de serre. Et ça marche. Par contre, la capacité de ces aéronefs futuristes à transporter les passagers est très limitée. Ces aéronefs sont destinés à conquérir de nouveaux marchés, en transportant un nombre de personnes très réduit, sur de petites distances.  

En cela, on voit mal comment ces appareils pourraient aider le secteur aérien à faire baisser son empreinte écologique. En tout état de cause, ils permettront de développer de nouvelles solutions, écologiques, de transport des personnes.

Autre paradigme, non spécifique au secteur aérien, la croissance à tout prix. Airbus et Boeing, qui prévoient tous les deux un doublement de la flotte mondiale dans les vingt prochaines années, sont face à un double défi : gérer la croissance, en augmentant les capacités de production pour répondre à la demande, notamment celle venant d’Asie. Et en même temps, développer ce qui sera l’avion, ou plutôt l’aviation du futur. Comment préparer l’avion du futur tout en fabriquant de plus en plus d’avions d’ancienne génération ? 

D’abord en implémentant dans les avions fabriqués actuellement des briques technologiques limitant les émissions de GES : par exemple en équipant les appareils de moteurs électriques, pour limiter les émissions de GES lors des manœuvres sur les pistes.

Aussi, et c’est la piste privilégiée par de nombreux acteurs du secteur aéronautique pour réduire les émissions à court terme, les biocarburants. Ces derniers, qui sont pour la plupart utilisables avec les avions existants - mélangés à du kérosène - permettent concrètement de faire baisser les émissions des vols. Leur prix et les surfaces agricoles réquisitionnées pour produire ces biocarburants restent des contraintes persistantes.

Pour ainsi dire, si la reprise du trafic aérien à la suite de la crise COVID est un soulagement pour les acteurs du secteur, la stratégie de neutralité à horizon 2050 reste, pour le moment, relativement illisible.

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