L’usage des batteries dans le monde n’a rien de nouveau : cela fait des décennies que les batteries inondent notre quotidien. Depuis les années 2000, les chercheurs développent des batteries pour des usages de plus en plus énergivores et quotidiens. L’exemple certainement le plus symbolique concerne les appareils connectés, les smartphones par exemple. Suivent les usages portés sur l’internet des objets par exemple, secteur où les appareils connectés sont de plus en plus nombreux, de plus en plus réduits, d’où des besoins en batteries spécifiques. Autre exemple : les drones. Qu'ils soient utilisés pour les loisirs ou pour un usage professionnel, notamment en agriculture, ces appareils nécessitent des batteries ayant un rapport poids/autonomie qui va décider de la qualité et de l’efficacité du produit.
Enfin, dernier exemple, le transport : c’est ce secteur, générateur d’une quantité faramineuse de gaz à effet de serre, qui booste la recherche sur des batteries de nouvelle génération. Car aujourd’hui, c’est la batterie lithium-ion qui est utilisée de manière très majoritaire, pour deux raisons : la première, c’est que ces batteries sont développées depuis longtemps et que les aspects technologiques de ces appareils sont maîtrisés, mâtures industriellement. La seconde, c’est que les batteries lithium-ion font toujours l’objet aujourd’hui d’améliorations, ce qui les rend extrêmement compétitives, encore aujourd’hui.
Devant l’écrasante domination chinoise sur le terrain des batteries, l’Europe a décidé de réagir, en développant, d’ici à 2030 selon les objectifs affichés, une véritable filière industrielle européenne de la batterie. Une ambition cohérente avec les ambitions du vieux continent en matière de mobilité électrique, mais un véritable défi, quand on sait l’avance prise par la Chine sur ce terrain, et quand on connaît le peu de ressources en matériaux composant les batteries existant en Europe… et la nécessité d’importer massivement ces matériaux, de Chine notamment.
Pour remédier à ces contraintes, notamment en termes de ressources, plusieurs solutions sont envisagées. Du côté européen, le manque de ressources en matériaux oblige à innover. De même que les enjeux liés à la transition énergétique. Ainsi, le vieux continent veut développer une filière de production de batteries au sein de laquelle la réutilisation des matériaux sera la règle, faisant passer le recyclage des batteries à une échelle industrielle. Une idée cohérente avec les contraintes énergétiques à venir, mais une décision qui va probablement freiner la compétitivité immédiate européenne sur un marché ultra concurrentiel.
Une autre solution consiste à développer des batteries utilisant des matériaux innovants, qui permettraient de sortir de la dépendance actuelle au lithium, nickel, cobalt… les centres de recherche et développement du monde entier travaillent aujourd’hui à développer ces nouvelles batteries, mais cela nécessite du temps, surtout pour atteindre le niveau de performance des batteries actuelles.
