Les projets scientifiques collaboratifs permettent aux citoyens de jouer un rôle concret dans la production de données utiles à la recherche. Une aubaine, à l'heure où les technologies permettent de plus en plus facilement à des communautés de récolter des données dans leur environnement. Les projets de recherche collaboratifs touchent à tous les domaines : santé, environnement, psychologie, sciences en général... Nous avons choisi dans ce dossier de traiter les sciences participatives appliquées au génie écologique. Cette thématique fait aujourd'hui l'objet d'une attention particulière pour plusieurs raisons :
D’abord, la thématique de la préservation de la biodiversité, dans son ensemble, est un sujet d’actualité, dont les citoyens se saisissent de plus en plus. L’urgence écologique incite donc les citoyens à se mobiliser derrière des programmes de sciences participatives, pour s’impliquer de manière concrète dans la préservation de l’environnement au sens large.
Ensuite, il y a le monde de la recherche, pour qui les sciences participatives sont à la fois un défi en termes de crédibilité des données récoltées, mais également une opportunité unique. En effet, les programmes de recherche collaboratifs permettent aux chercheurs de bénéficier de données inédites, en termes de répartition géographique et spatiale. C’est cette nouvelle dimension qui aujourd’hui met sur le devant de la scène ces démarches participatives, car elles offrent la possibilité aux chercheurs d’avoir accès à un panel d’informations nouveau, qui ouvre des champs de recherche jamais explorés auparavant.
Ainsi, le programme participatif Vigie Nature, un des plus développés de France, regroupe des milliers de participants, qui participent aux différents programmes proposés : comptage de papillons, d’oiseaux, d’animaux à la surface du sol, de chauve-souris, de végétaux… il y en a pour tous les goûts, ce qui est fondamental pour réunir des passionnés, les plus enclins à s’investir dans ce type de programmes sur le long terme. Car c’est le nerf de la guerre des sciences participatives : créer une communauté active, qui accepte de suivre des protocoles pour collecter des données homogénéisées en termes de valeur scientifique.
Un autre aspect de l’avènement actuel de ces techniques est le changement de paradigme qu’il impose, sur la nécessaire sensibilisation des citoyens à la démarche scientifique : cette démarche pédagogique va permettre aux scientifiques de faire des citoyens de véritables acteurs de la recherche. En ce qui concerne les populations plus jeunes, l’intérêt de ce type de démarche est évident. Les écoles constituent aujourd’hui un vivier formidable pour les sciences participatives : de nombreux projets sont adaptés pour qu’un professeur puisse les mener avec une classe. Si les protocoles doivent bien sûr être adaptés aux compétences du public ciblé, ils permettent, au niveau des écoles, une approche pédagogique optimisée de la démarche scientifique auprès des élèves.
