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La crise sanitaire liée à l'épidémie actuelle de coronavirus, qui a débuté en Chine le 17 novembre 2019, a imposé à 4,5 milliards de personnes dans le monde un confinement inédit dans l'histoire humaine.
Résultat, c'est toute l'économie qui s'est mise à l'arrêt. Passée la surprise de voir le virus se répandre comme une traînée de poudre dans le monde entier, les chefs d'Etat ont réagi, fermé les frontières, stoppé - quasiment- le trafic aérien et fermé de nombreux commerces.
Au niveau international, différentes stratégies ont été mises en place, selon les pays, pour lutter contre la propagation du virus au sein de la population, qui menace de saturer les systèmes hospitaliers, déjà fragilisés par l'austérité financière. Mais au delà du système hospitalier et des vies à sauver, c'est tout le système économique qu'il s'agit de sauver. Un système qui, on ne peut que le constater, a horreur du vide.
D'ailleurs, à y regarder de plus près, les stratégies des Etats pour lutter contre le coronavirus prennent en compte le facteur économique autant que le facteur sanitaire. Donald Trump assume le choix de privilégier le sauvetage de l'économie plutôt que de sauver le maximum de vies. Une partie non négligeable de la population américaine est d'ailleurs de son avis.
En France, cette position ne serait pas tenable, face à l'opinion publique. Mais la volonté de faire redémarrer l'économie le plus rapidement possible est là, c'est incontestable. L'annonce faite par le Président d'un déconfinement progressif à partir du 11 mai en est une des illustrations. Rouvrir les écoles permettra aux parents de retourner au travail. Le confinement partiel que nous vivons depuis plus d'un mois en est une autre. Sanitairement parlant, cela a peu de sens de confiner partiellement. Économiquement parlant, continuer à faire tourner la "machine France", même à minima, permet de limiter la casse, économique et industrielle. Il ne s'agit pas ici de juger les choix - cornéliens - faits par les hommes d'Etat en exercice. Personne ne peut dire aujourd'hui à qui l'avenir donnera raison, car la science fait tourner toutes les têtes depuis quelques semaines.
Par exemple, en Chine, l'arrêt de l'activité économique a permis au pays de retrouver une qualité de l'air qui a sauvé plus de vies que le coronavirus en a pris. Bien malin qui peut prédire aujourd'hui quelle stratégie sera "globalement" la meilleure.
Et l'industrie dans tout ça ? Nous avons choisi de traiter dans ce dossier le cas de deux secteurs : le transport aérien et l'agroalimentaire, à travers la filière fruits et légumes.
En ce qui concerne l'aviation, le constat est dramatique. Le trafic aérien, réduit au strict minimum, met les compagnies aériennes à genoux. Les aides d'Etat étaient attendues, on ne sait pas si elles seront suffisantes. Aussi, la reprise du trafic, même en cas de déconfinement rapide, ne se fera pas rapidement.
Pour la filière fruits et légumes le constat est différent, puisqu'il s'agit d'un commerce essentiel. Les Français n'ont d'ailleurs jamais acheté autant de fruits et légumes made in France qu'aujourd'hui.
Ces deux secteurs affrontent donc la crise actuelle de manière bien différente, mais une problématique les réunit : comment imaginer les mois qui vont venir et l'après pandémie ?
Le secteur aérien va t-il se tourner vers des pratiques plus résilientes et écologiques ? La filière fruits et légumes va t-elle profiter de cette crise pour réévaluer au niveau européen les termes de la concurrence actuelle, qui appauvrissent les producteurs et la qualité sanitaire des produits ?
Ces questions se posent, même si dans le passé l'écologie a souvent été la première à faire les frais des crises économiques. Le prix actuel du pétrole est d'ailleurs un indice plutôt angoissant.
Enfin, il sera question dans ce dossier de la Chine. Premier pays touché, la Chine sera aussi probablement un des premiers pays à reprendre son activité industrielle. Malgré des doutes - c'est un euphémisme - sur la transparence du pays dans la gestion de la crise au niveau national, les Chinois ont montré au monde que leurs capacités à mobiliser rapidement leur industrie et leurs ressources n'avaient aucun équivalent dans le monde. Nous sommes peut-être en train d'assister à la naissance du fameux "siècle asiatique", que beaucoup avaient prévu, mais probablement pas aussi vite.
Merci de patienter ...