Malgré les crises sanitaires, malgré la guerre en Ukraine, malgré l’inflation, le métier d’ingénieur maintient tous les curseurs au plus haut. Salaires, nombre de postes à pourvoir… les différents métiers de l’ingénierie offrent aux jeunes diplômés des perspectives professionnelles qui n’existent pas telles quelles dans les autres secteurs d’activité. Une fois que l’on a dit cela, tout n’est pas parfait : ainsi, de nombreux secteurs d’activité peinent à recruter des ingénieurs, soit à cause de leurs prétentions salariales, de plus en plus élevées, soit car ces derniers ne sont pas assez nombreux dans certains domaines spécifiques, d’où certaines pénuries, dans plusieurs secteurs d’activité.
Au final, aujourd’hui, pour un futur ingénieur, les questions à se poser sont multiples malgré le nombre important de postes à pourvoir : la première d’entre elle concerne le secteur d’activité bien sûr, et de ce côté-là les diplômés n’ont que l’embarras du choix. La problématique consiste plutôt à se pencher sur le contexte dans lequel évolue l’industrie dans son ensemble, et là, le mot d’ordre est : transition. En effet, quels que soient les secteurs concernés, les impératifs liés à la transition énergétique et écologique se font de plus en plus prégnants. Il y a encore quelques années, la communication des entreprises quant à leurs préoccupations environnementales et énergétiques était plus fréquemment de l’ordre du vœu pieux que de l’action concrète. Aujourd’hui, les Etats ont enclenché des démarches massives et concrètes vers la réduction de l’empreinte carbone au sens large. Ces démarches, soutenues par des législations nationales et européennes, obligent les industriels à s’adapter, au mieux, à revoir leurs modes de fonctionnement, souvent.
L’industrie énergétique par exemple, est dans une période de mutation historique, qui voit l’hexagone développer des outils pour construire un mix énergétique décarboné et souverain, sur le court moyen terme. Une ambition importante et complexe à mettre en œuvre, qui se présente comme un défi stimulant pour la génération d’ingénieurs à venir.
Autre exemple, la cybersécurité. Le déploiement exponentiel d’applications informatiques, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises, voit dans le même temps les possibilités d’actes malveillants se multiplier. La collecte illégale de données est en effet un marché extrêmement juteux, qui oblige les entreprises à s’armer, aussi bien technologiquement qu’humainement, pour sécuriser leurs données et celles de leurs clients. Les services de cloud également, sont obligés, pour pérenniser leur fonctionnement, de développer des technologies qui les protègent des cyberattaques. Ce contexte autour de la valeur des données voit le nombre d’opportunités croître pour les ingénieurs, soit autour des applications à développer pour les entreprises, soit dans les technologies de protection des données récoltées et utilisées.
Dernier exemple, celui des transports. Ce dernier est également en pleine mutation, avec entre autres la volonté affichée du secteur aérien d’être neutre au niveau carbone à l’horizon 2050. Un défi qui rime déjà avec recrutements, tant les avionneurs ont besoins de développer des ruptures technologiques pour développer les avions de demain. Ce qui est vrai pour l’aviation l’est également pour les secteurs automobiles et ferroviaires. D’ailleurs, une des problématiques actuelles pour les différents secteurs de transports est de l’ordre de la pénurie. En effet, les technologies développées - hydrogène, électrique, solaire… - pour les différents moyens de transport nécessitent un nombre important d’ingénieurs, qui ne sont actuellement pas assez nombreux pour répondre aux besoins des recruteurs.
