Le plan d'investissement France 2030 doit permettre au pays de réaliser sa transition énergétique et numérique, en restant compétitif sur le plan industriel.
Le montant de l'investissement, 30 milliards d'euros, vient s'ajouter aux précédents plans d'investissements, et cible des secteurs industriels qui auront un rôle central dans les transitions à venir.
Dix axes d'investissements majeurs se dégagent de France 2030. Ainsi, ce sont huit milliards d'euros qui seront investis dans le secteur de l'énergie, avec l'objectif de développer une production énergétique décarbonée et résiliente. Il s'agit, entre autres, de faire émerger en France des réacteurs nucléaires de petite taille, innovants, notamment en termes de recyclage des déchets. Autre choix majeur, la volonté affichée de devenir le leader de l'hydrogène vert. Plus largement, le sens de ces investissements doit permettre à la France de décarboner son industrie.
Le secteur des transports du futur, qui doit bénéficier de quatre milliards d'euros d'investissements, doit voir le secteur automobile produire près de deux millions de voitures d'ici à 2030, et le secteur aérien développer le fameux avion zéro carbone.
Autre secteur qui se voit remis en avant, l'agriculture, à travers des investissements consacrés au secteur alimentaire, pour aider à la mise en place d'une filière alimentaire saine, durable et traçable. Ce sont près de deux milliards d'euros qui seront investis dans les cinq prochaines années.
Le secteur de la santé, doté de trois milliards d'euros, se voit devant de nombreux défis : produire des biomédicaments contre les cancers, les maladies chroniques (dont celles liées à l'âge) et créer les dispositifs médicaux de demain. Il s'agit aussi de favoriser l'émergence d'une médecine de plus en plus connectée et dématérialisée.
Enfin, les trois derniers axes d'investissement de France 2030 sont orientés sur la culture scientifique, l'espace et les fonds marins.
Culturellement parlant, la France veut se replacer en tête de la production de contenus culturels et créatifs.
En ce qui concerne l'espace, France 2030 acte une fois de plus la volonté de développer des lanceurs réutilisables, ainsi que des satellites de petite et très petite tailles. Pour "prendre part à la nouvelle aventure spatiale", comme l'a précisé le Président de la République, Emmanuel Macron. Deux milliards d'euros seront consacrés à ces défis.
Enfin, si rien d'extrêmement précis n'est précisé pour le moment, les fonds marins vont faire l'objet d'investissements, pour développer la recherche et la présence française sur ce secteur.
Au-delà des choix effectués par le gouvernement à l'occasion de ce plan d'investissement, c'est la méthode mise en place pour relever ces défis qui fait l'objet de nombreux débats. Entre la nécessité de développer une industrie plus sobre énergétiquement, plus circulaire, tout en restant compétitif, la marge de manœuvre est étroite.
Les investissements nécessaires et les objectifs climatiques sont pour certains incompatibles, pour d'autres complémentaires. France 2030 doit montrer qu'il est possible d'opérer une transition énergétique mêlant compétitivité et sobriété. Rendez-vous en 2030.
(Crédit photo en image de couverture : GENVIA)
