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Éviter, réduire, contribuer : la finance carbone fait la chasse à l'écoblanchiment

Publié en décembre 2024

La compensation carbone a défrayé la chronique ces dernières années. Ce mécanisme, qui consiste pour partie à permettre aux entreprises qui le désirent de compenser leurs émissions de CO2 en achetant des crédits carbone, permet le financement de projets qui ont vocation à réduire les émissions ou à séquestrer du carbone, quelque part sur la planète. Ainsi, financer ces projets ne réduit en rien les émissions des entreprises qui les financent. Et pour cause, ces entreprises doivent, avant de compenser volontairement leurs émissions, établir une stratégie destinée à réduire celles liées à leur activité, de manière directe et indirecte : les fameux scopes 1, 2 et 3.

Éviter, réduire, compenser. Dans cet ordre. Seulement, de nombreuses entreprises ont détourné la vocation vertueuse de la finance carbone pour améliorer leur image auprès du grand public, sans rien changer à leurs pratiques. Aussi, les projets menés via les financements carbones se sont révélés parfois largement surestimés au niveau de leur impact carbone, ou parfois tout simplement … fantômes. Des scandales à répétition, notamment révélés par le journal The Guardian, qui ont quelque peu décrédibilisé la finance carbone, et les certificats censés garantir la qualité des projets financés.

D’où une large remise en question, de la part de organismes délivrant les certificats, de l’Europe, qui met en place des réglementations visant à empêcher les entreprises de communiquer de manière frauduleuse sur leur investissement écologique… 

Pour les entreprises volontaires pour investir dans la finance carbone, il y a un réel équilibre à trouver aujourd’hui entre la capacité d’investissement et la qualité des projets de réduction et de séquestration. En France, les crédits carbone destinés à financer des projets forestiers coûtent aux alentours de 30 euros (un crédit carbone correspond à une tonne de CO2). Cette somme, en augmentation ces dernières années, traduit une disponibilité en baisse des hectares disponibles pour mener ces projets, mais aussi une exigence plus grande en ce qui concerne les espèces plantées. En effet, les monocultures ont montré leurs limites en termes d’impact sur la biodiversité et les sols. Aujourd’hui, les projets forestiers sont donc mis en place en prenant en compte ce que l’on appelle les co-bénéfices, c’est-à-dire l’ensemble des externalités du projet : écologiques, sociales, économiques, humaines… 

Dans ce dossier, une interview de l’entreprise Resoil, qui finance via des crédits carbone des projets agricoles en France, illustre ces co-bénéfices : diminution de l’érosion des sols, arrêt de l’usage des engrais chimiques, des consommations d’énergies, productions biologiques… Évidemment, ces projets coûtent plus chers. Resoil vend ses crédits carbone aux alentours de 40 euros, ce qui a tendance à refroidir les entreprises, souvent à la recherche de projets qualitatifs, mais à un prix le plus attractif possible. Le fameux équilibre entre l’offre et la demande.

Autre notion sur laquelle nous revenons dans ce dossier, l’additionnalité. Aujourd’hui, les projets financés par des crédits carbones doivent démontrer qu’ils n’auraient pas pu voir le jour sans le financement carbone. Cette notion d’additionnalité est précieuse pour écarter des projets qui pourraient être menés en dehors de la finance carbone, démontrant ainsi que ceux qui sont financés ont un réel impact écologique.

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