La stratégie 3R est un des piliers de l'économie circulaire. C'est en tout cas comme cela que les inventeurs de ce concept, Michael Braungart et William McDonough, l'ont formulée dans les années 1990, observant que la consommation linéaire des ressources constituait une impasse, à terme.
Que signifient ces trois R ? Réduction, réutilisation et recyclage. Aujourd'hui, on insiste beaucoup sur le recyclage, qui représente il est vrai un immense défi en soi, sachant que l'objectif final est de se rapprocher le plus possible d'un recyclage à 100 % de tous les matériaux plastiques. Nous en sommes très loin aujourd'hui : dans un pays comme la France, environ 10% des déchets plastiques sont recyclés.
Il est évident qu'à volume égal, ce chiffre va bondir dans les prochaines années : d'une part grâce à une efficacité plus importante de la collecte, mais également grâce au développement de nouvelles technologies qui permettront de recycler des plastiques pour lesquels il n'existe aujourd'hui pas encore de techniques de recyclage adaptées. Par ailleurs, au niveau législatif, l'Europe œuvre pour que les produits en matières plastiques soient dès la conception comme des produits à recycler : il est ainsi impératif de limiter au maximum les mélanges de plastiques, actuel cauchemar des recycleurs.
La réduction de la production et de la consommation de plastiques est le premier pilier de cette économie circulaire en construction : pour faire des matières plastiques recyclées un produit de marché compétitif, il est impératif que l'industrie du plastique limite sa production. Cela aura pour effet de limiter la quantité de déchets plastiques à collecter et recycler, ce qui améliorera mécaniquement l'efficacité du recyclage. Mais surtout, cela participera à faire du plastique recyclé un produit compétitif par rapport au plastique neuf. Ce premier pilier constitue un défi important, tant les populations à travers le monde sont toutes dépendantes, à toutes les échelles, des matières plastiques.
Ensuite, il y a la réutilisation. Un peu comme pour la réduction de la consommation, le re-use est un changement de paradigme, pour les industriels et pour les consommateurs. Pour autant il constitue un levier important, qui permet de limiter la production de déchets plastiques très en amont. Pour autant, l’industrie du re-use en France est aujourd’hui balbutiante, même si elle se développe de plus en plus rapidement depuis quelques années.
Enfin, le recyclage. Ultime étape du cycle de vie, cette technique qui va permettre de récupérer de la matière première à partir de déchets, est en pleine expansion. Même si aujourd’hui certains matériaux recyclés ont parfois du mal à être compétitifs, d’autres le sont, et ont vu des filières s’organiser pour permettre, notamment aux matières plastiques, de prolonger leur cycle de vie.
Si les technologies de recyclage vont poursuivre leurs progrès et améliorer leurs performances, il est certain que pour intégrer les plastiques dans une économie circulaire viable, il faudra également faire d’immenses progrès sur la réduction des usages, et sur la réutilisation.
