Selon l'Ifop, 3 Français sur 4 sont aujourd'hui utilisateurs d'Internet alors qu'ils n'étaient qu'un sur deux il y a cinq ans. Mais les connectés n'utilisent pas Internet de la même façon et il existe aujourd'hui une multitude de mini fractures numériques qui pèsent sur l'efficacité de la communication en ligne, si elles ne sont pas prises en compte.
L’INSEE révèle que les sans diplôme ne sont que 29,1 % à avoir accès à Internet à leur domicile, alors que le taux d’équipement est de 87 % à partir du baccalauréat et au-delà. Par ailleurs, les écarts demeurent importants selon les catégories socio-professionnelles et l’âge : 96 % des cadres et professions libérales et 70 % des ouvriers sont équipés, mais seulement 50 % des 60 ans et plus le sont.
À la réflexion sur l’équipement des cibles visées, il faut aussi ajouter celle – essentielle – sur les usages qu’elles ont d’Internet. Quelles parts des cibles se connectent plusieurs fois par jour ? Les connexions se font-elles au bureau, au domicile ou en mobilité et à partir de quels supports ? Leurs objectifs sont-ils privés ou professionnels ? Les connexions ont-elles uniquement pour but d’échanger des courriels, ou aussi de s’informer, de se distraire, d’acheter en ligne ou de fréquenter les réseaux sociaux ?
Le « cas Facebook » illustre bien l’importance des disparités en termes de comportements. Selon l’Ifop, 36 % des Français de 15 ans et plus ont un compte Facebook, mais ils sont 83 % dans la tranche des 15-24, 62 % chez les 25-34 ans, 31 % chez les 35-49 ans et 16 % seulement chez les 50-64 ans. Ainsi, Facebook est un outil hyper puissant pour toucher les jeunes, mais pas du tout incontournable pour toucher les décideurs.
Pour les éditeurs et les directeurs de la communication, la première leçon à tirer de ces enquêtes est qu’elles peuvent enrichir leur culture générale mais pas les aider dans leurs stratégies numériques, car les cibles qu’ils visent ont leurs propres caractéristiques.
La seconde leçon est que la connaissance fine des équipements numériques ainsi que des comportements et attitudes à l’égard d’Internet des cibles visées est la clé d’une stratégie numérique gagnante. Sans cette connaissance quasi « ethnologique » qui ne s’acquiert qu’avec des études ad hoc, le risque de fracture de la communication numérique est réel.
Par Bernard Petitjean, fondateur de Seprem Etudes & Conseil
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