Le groupe Total a confirmé hier poursuivre ses recherches en vue de l'exploitation des gaz de schistes en France. S'engageant à ne pas avoir recours à la technique de fracturation hydraulique interdite par le gouvernement en juillet dernier, le groupe pétrolier n'a pour l'instant pas évoqué de solutions alternatives.
Le 30 juin dernier, le Parlement français adoptait la loi interdisant l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique.
Ainsi, les groupes industriels ambitionnant de rechercher, dans le but de les exploiter, des hydrocarbures non conventionnels à l’aide de cette technique sont dans l’obligation d’abandonner leurs recherches. En effet, les permis exclusifs de recherche comportant des projets ayant recours à cette technique sont désormais abrogés.
Les modifications du code minier empêchant la mise en place d’un moratoire (aménagement de la loi voté le 19 janvier 2011), c’est un délai de deux mois qui avait été accordé aux titulaires d’un permis pour remettre un rapport précisant la technique employée pour mettre en œuvre les recherches et l’exploitation en sous-sol. C’est donc le 13 septembre 2011, au plus tard, que les industriels doivent effectuer cette démarche.
Après cette phase de dépôt des rapports, l’Etat aura un mois (jusqu’au 13 octobre 2011), pour publier au journal officiel la liste des permis finalement abrogés. C’est dans ce contexte plutôt contraignant que le groupe Total a publié un communiqué en date du 12 septembre, dans lequel le groupe pétrolier fait part de sa volonté de « préserver ses droits » à la recherche d’hydrocarbures liquides ou gazeux sur le site dit « de Montélimar ». En effet, en mars 2010, Total s’est vu attribué pour une durée de 5 ans les droits à l’exploration de ce domaine minier.
Concrètement, Total a établi un programme de recherche en accord avec la loi de juillet 2011, c’est-à-dire n’utilisant pas la technique de la fracturation hydraulique. Le groupe précise que la phase d’exploration préliminaire engagée en 2010 « ne comporte aucune opération sur le terrain ».
Aussi, Total affirme que « le programme d’exploration du permis de Montélimar contribuera, quels qu’en soient les résultats, à mieux connaître le sous-sol français ». Au-delà, aucune information relative à des alternatives à la fracturation hydraulique n’a été avancée par le groupe pétrolier, ce qui laisse les associations écologistes perplexes.
Très prudent dans ses déclarations, Total a tenu à souligner que les recherches actuellement menées visent uniquement à évaluer le potentiel du sous-sol français. Si ces recherches aboutissaient positivement, le groupe procèdera alors à des tests de production : « les techniques utilisées pour ces tests de production seront fonction des caractéristiques du (ou des) réservoir identifié et des techniques qui seront alors disponibles et autorisées par la loi », affirme le groupe dans son communiqué.
Rappelons qu’aujourd’hui, la seule technique connue d’extraction des gaz de schiste est la fameuse fracturation hydraulique, brevetée par l’entreprise américaine Halliburton.
Par P.T
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