Le Japon a adopté aujourd'hui une loi créant un organisme public chargé de verser des indemnités de plusieurs dizaines de milliards d'euros aux victimes de la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Le gouvernement injectera dans un premier temps 2 000 milliards de yens (18 milliards d’euros) sous forme d’obligations spéciales, a indiqué l’agence de presse Kyodo, mais le montant final devrait être beaucoup plus élevé. Aux termes de la loi, votée par le Sénat, après avoir été approuvée par les députés, l’opérateur de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi, Tepco, et d’autres compagnies productrices d’électricité d’origine nucléaire contribueront également à ce fonds de compensation en faveur des victimes.
Tepco devra rembourser
Pour rappel, l’accident survenu le 11 mars à la centrale, à la suite d’un tsunami géant, a contraint plus de 80 000 personnes à évacuer les environs dans un rayon de 20 kilomètres et dans d’autres zones soumises à de trop fortes radiations. La catastrophe, la plus grave depuis celle de Tchernobyl il y a 25 ans, a également eu des conséquences désastreuses sur l’agriculture, la pêche et le secteur du tourisme.
La loi ne précise pas le montant dont sera doté le fonds, mais souligne que Tepco, dont l’action a perdu plus de 80 % de sa valeur, devra ensuite rembourser toutes les sommes versées aux victimes par cet organisme. Le gouvernement et l’opérateur de la centrale ont été l’objet de vives critiques pour la lenteur avec laquelle les aides et les compensations ont été jusqu’ici distribuées aux personnes déplacées, aux agriculteurs et aux commerçants qui ont tout perdu dans l’accident.
Environ 300 agriculteurs ont manifesté bruyamment devant le siège de Tepco à Tokyo, aux cris de « rendez-nous notre vie, rendez-nous un Fukushima vert », en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « pas d’excuses, montrez votre sincérité et indemnisez-nous ». Beaucoup de manifestants étaient des éleveurs dont le bétail a été contaminé après avoir consommé de la paille de riz ou du foin radioactifs. Un embargo sur la viande de boeuf a été décrété dans la préfecture de Fukushima et dans trois provinces voisines.
(Source et crédit photo : AFP)
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