Après un vol de données massif chez Free, la justice a ordonné à la messagerie Telegram de révéler l’identité du hacker qui avait utilisé la plateforme pour faire pression sur l’opérateur, a appris l’AFP lundi.
Saisi par Free, le tribunal judiciaire de Paris a ainsi rendu le 12 novembre une ordonnance en référé exigeant que la messagerie Telegram communique à Free « toutes les données d’identification » liées à un compte suspecté d’appartenir au hacker qui avait attaqué la base de données des clients de Free.
L’attaque, révélée par Free fin octobre, a permis le vol des données personnelles de 19,2 millions de clients de l’opérateur et fournisseur d’accès, selon le pirate qui avait mis en vente ces données sur un site en ligne.
Selon la décision, publiée en ligne, Free a décidé de saisir la justice après qu’un utilisateur a contacté via Telegram « le président du groupe Iliad » pour tenter d’obtenir le paiement d’une somme de 10 millions d’euros en cryptomonnaies.
L’auteur du chantage revendiquait alors le vol des données des clients Free.
Le tribunal a donné 48 heures à Telegram pour divulguer à Free les informations demandées. Sollicitée par l’AFP, l’entreprise n’avait pas donné suite.
Free n’a pas souhaité faire de commentaire.
Pavel Durov, fondateur et patron de Telegram, a été arrêté en France fin août et mis en examen, notamment pour « refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi ».
Fin septembre, la messagerie avait modifié ses règles d’utilisation pour collaborer davantage avec la justice. « Nous avons clarifié le fait que les adresses IP et les numéros de téléphones portables de ceux qui violent nos règles pourront être communiqués aux autorités en réponse aux requêtes judiciaires valides », avait annoncé M. Durov.
Lors de son placement en garde à vue, le dirigeant de Telegram avait fait prévenir le patron du groupe Iliad (maison mère de Free), Xavier Niel.
mng/may/mpm
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