Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a assuré mardi soir à l’intersyndicale de Vencorex et aux élus de la région que l’Etat aiderait à mettre en oeuvre une « reconversion du site » isérois de Pont-de-Claix, semblant fermer définitivement la porte à une nationalisation temporaire de l’entreprise.
Vencorex, entreprise pivot de la chimie en Rhône-Alpes, est en attente d’un jugement de mise en liquidation du tribunal de commerce de Lyon le 6 mars, mais seule une cinquantaine d’emplois sur les 450 devraient être maintenus dans le cadre d’un rachat d’une part de l’activité par le groupe chinois Wanhua, son concurrent.
Depuis décembre, les élus de la région, appuyés par des parlementaires et les responsables des principaux partis de gauche, réclament une « nationalisation temporaire » de Vencorex afin d’éviter son démantèlement et une perte de souveraineté pour des secteurs stratégiques comme le nucléaire ou le spatial.
Durant une réunion de plus de deux heures, « le ministre a assuré aux salariés et aux élus que l’État mettrait désormais toute son énergie à assurer la reconversion du site en lien avec les collectivités », a indiqué le ministère de l’Industrie.
Le ministère a souligné « le dynamisme du territoire et l’attractivité du site, qui présente des atouts considérables pour l’installation d’activités industrielles ».
« Le ministre a acté la fermeture de la plateforme de Pont-de-Claix (où se trouve Vencorex) et a acté aussi ne pas avoir de solution de sauvetage pour la partie sud d’Arkema », a déploré la métropole de Grenoble jointe par l’AFP, à l’issue de la réunion.
Le 21 janvier, le chimiste Arkema a annoncé un « recentrage » de son usine de Jarrie et la suppression de 154 postes sur les 344 que compte le site, en raison, selon lui, de « l’arrêt brutal de son approvisionnement en sel par son fournisseur historique Vencorex ». Les syndicats dénoncent un effet d’aubaine.
L’usine Arkema de Jarrie produit notamment du chlore utilisé par Framatome pour fabriquer les éponges de Zirconium utilisées dans les réacteurs nucléaires civils.
Parmi les arguments qui plaident pour une reconversion du site, son classement Seveso, qui le rend susceptible d’accueillir des activités du même type, alors que l’industrie déplore d’une manière générale des difficultés d’accès au foncier en France.
Mais pour la métropole, le maintien de ce classement n’est pas garanti, si le coeur de l’activité du site cesse.
« Le ministre a exprimé son regret qu’aucune solution industrielle globale n’ait pu émerger pour une poursuite de l’activité », proposant aux élus de réfléchir « collectivement à la mise en place d’un pacte territorial dans les prochains mois », a indiqué le ministère.
Une proposition accueillie avec circonspection par la métropole de Grenoble, décrivant une « litanie de réponses floues (…) qui ne nous permettent pas d’imaginer un réel avenir pour ce site », alors que pour Séverine Dejoux, élue CGT au CSE de Vencorex, la réunion n’a apporté « aucune avancée ».
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