Six personnes, soupçonnées d’avoir participé à une escroquerie d’ampleur en procédant notamment à de faux retours de colis, ont été mises en examen mercredi à Paris, après une première mise en examen en février, a indiqué dimanche le parquet de Paris.
Le préjudice de cette vaste arnaque, dite « Zulon » et révélée par Le Parisien, est encore « en cours de chiffrage », a souligné le parquet. Mais « vu le nombre pléthorique de faits et d’enseignes victimes », il « serait de plus de 15 millions d’euros », selon le ministère public.
« Le décompte concernant la seule société Leroy Merlin atteignait déjà 1,6 million d’euros, celui concernant Amazon s’élevait à 254.000 euros », a précisé le parquet.
Une source proche du dossier estime qu’il pourrait même monter « à 30 millions d’euros entre 2021 et 2025 ».
L’affaire a débuté par une plainte de La Poste, le 19 mars 2024, « pour des faux retours de colis déclarés par un facteur au profit de plusieurs clients », relate le parquet. « Le service de cybersécurité avait découvert une boucle Telegram proposant ce service ».
Les grandes enseignes remboursaient donc des commandes, jamais retournées, explicite la source proche du dossier auprès de l’AFP. « Elles n’ont pas mis en place assez de vérifications et de contrôles », fait observer une autre source proche.
La section de lutte contre la cybercriminalité du parquet a ouvert une enquête, confiée à la police judiciaire de Versailles (Yvelines).
Un suspect principal a été mis en examen en février 2025: le jeune homme est soupçonné d’être « un gérant de la boucle Telegram », selon le parquet.
Selon deux sources proches du dossier, ce Français d’une vingtaine d’années résidait à Dubaï, et a été interpellé en France à l’occasion d’une visite à sa famille en France. Il a été hospitalisé d’office en psychiatrie, a précisé le ministère public.
L’une des sources proches le décrit comme un « geek anticapitaliste », ce qui l’aurait conduit à s’en prendre à des grandes enseignes. Une autre nuance: « c’est un crack en informatique, solitaire, un entrepreneur avec plusieurs sources de revenus installé à Dubaï, mais pas un militant ».
Contacté par l’AFP, son avocat, Florian Godest Le Gall, n’a pas souhaité s’exprimer à ce stade.
Mercredi, le facteur et des administrateurs ont été mis en examen « pour escroquerie en bande organisée, blanchiment en bande organisée, et administration de plateforme permettant des transaction illicites en bande organisée », a détaillé le parquet.
Trois ont été placés en détention provisoire, trois sous contrôle judiciaire.
Parmi eux figure un avocat parisien, dont le conseil n’était pas joignable dans l’immédiat. L’avocat du facteur non plus.
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