« Comptez-vous interdire l’enrichissement de l’uranium en France, sous prétexte que cela présente des risques? »: la fédération CGT de la chimie a interpellé jeudi dans une lettre ouverte le ministre de l’Economie, après ses propos sur une usine de produits chimiques du groupe Solvay menacée de mise à l’arrêt dans le Gard.
« Le chemin de réindustrialisation verte que nous voulons pour la France ne peut pas passer par l’utilisation de produits dangereux, non pas seulement pour les utilisateurs, mais d’abord pour les salariés de votre département », avait déclaré Antoine Armand à l’Assemblée nationale, répondant à une question sur le devenir des 68 employés de ce site.
Multinationale présente dans une soixantaine de pays, Solvay a racheté à Rhodia, en 2011, son usine de Salindres.
Le site est l’un des cinq en France à produire des substances per- et polyfluoroalkylées, ou « PFAS », également appelées polluants éternels en raison de leur caractère persistant dans l’environnement.
« Cautionnerez-vous, avec de telles affirmations, la disparition de la pétrochimie sur le sol français, pourtant essentielle à notre souveraineté industrielle et à la production de produits chimiques de base ? », interroge Serge Allegre, secrétaire général de la Fnic-CGT dans une lettre adressée au ministre, alors que le secteur redoute 15.000 suppressions d’emplois en France.
« Comment comptez-vous mettre en oeuvre une stratégie de réindustrialisation verte sans l’utilisation de produits potentiellement dangereux pour l’homme ou l’environnement ? », poursuit-il.
Le syndicaliste suggère au ministre de faire du site de Salindres « un grand laboratoire industriel de dépollution PFAS, financé par la logique du pollueur-payeur ».
« Ce qui ne sera pas produit sur notre territoire, alors que les besoins sont présents, le sera dans d’autres pays où les normes environnementales ne sont pas les préoccupations premières », conclut le syndicaliste.
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