De longues heures d’attente pour être refoulé par un non sans appel à la porte: de nombreux fêtards adeptes des clubs techno berlinois en ont fait l’expérience. Une étude universitaire publiée vendredi examine les critères du choix.
Des chercheurs de l’Université libre de Berlin en collaboration notamment avec la faculté de Bath (Royaume-Uni) ont mené 38 entretiens avec des videurs, dénommés « sélecteurs », ainsi qu’avec des propriétaires de clubs, des DJ, des agents de sécurité et des clients.
Ils ont également analysé des articles de presse ainsi que des documents d’archives et observé comment les clients d’un club berlinois renommé étaient sélectionnés dans environ 500 cas.
Leur première conclusion: le candidat doit montrer son intégration dans cette scène.
Les gérants de club définissent souvent à l’avance leurs attentes vis-à-vis du public. Les noms des événements et les codes vestimentaires sont communiqués dans certains cercles et par un bouche-à-oreille ciblé ainsi que par des messages cryptés sur les réseaux sociaux, souligne l’étude.
Mais cette exigence est couplée à une attente vis à vis du candidat qu’il se « démarque ».
« L’+énergie+ et le +charisme+ jouent ainsi un rôle décisif », explique Tim Hill, maître de conférences en marketing à l’université de Bath.
De nombreux clubs utilisent des caméras de surveillance pour faire leur sélection en amont, dans la file d’attente.
Les motifs d’exclusion les plus évidents étant sans surprise une consommation excessive d’alcool, l’agressivité et un comportement antisocial.
Un personne se démarque aussi par sa contribution à la diversité du public.
Les caractéristiques identitaires – telles que la couleur de peau, l’âge, la sexualité ou l’identité de genre – sont appréciées dans la mesure où elles contribuent à un public « cosmopolite » et « divers ».
Et finalement, « la scène des clubs berlinois fournit des informations précieuses sur l’art de l’inclusion et de l’exclusion sélectives pour créer des atmosphères particulières », souligne M. Hill.
« L’atmosphère soigneusement entretenue dans les clubs a notamment contribué à leur inscription sur la liste du patrimoine culturel de l’Unesco », renchérit le professeur Michael Kleinaltenkamp de l’Université libre.
La capitale allemande, qui attire des techno-touristes du monde entier, rapporte quelque 1,48 milliard par an à Berlin, selon l’étude.
Les clubs connaissent toutefois depuis quelques années une baisse de leur fréquentation et une augmentation de leurs coûts qui a conduit à la fermeture de plusieurs adresses renommées.
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