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Un chantier « pilote » contre les PFAS dans l’eau lancé au sud de Lyon

Posté le par AFP

Des communes de la vallée du Rhône, surnommée « vallée de la chimie » au sud de Lyon, et le groupe Suez ont lancé vendredi un chantier qualifié par eux d' »innovant » pour améliorer l’élimination des PFAS de l’eau potable distribuée à 170.000 habitants.

Ces polluants dits « éternels », car quasi-indestructibles, s’accumulent dans l’air, les sols et les eaux, et peuvent avoir, selon des études, des effets néfastes sur la fertilité et favoriser des cancers en cas d’exposition prolongée.

L’usine de potabilisation de Ternay, dont les sept puits tirent l’eau de nappes alluviales du Rhône particulièrement polluées, va remplacer ses six filtres à charbon actif qui capturent les PFAS par « six réacteurs à flux descendant ».

Le groupe français, spécialisé dans l’assainissement de l’eau et le traitement des déchets, et le Syndicat mixte d’eau potable (SMEP) Rhône-Sud, gestionnaire de l’usine pour une trentaine de communes, ont lancé vendredi le chantier, qui s’étalera sur un an.

Ces réacteurs sont une « innovation », « brevetée » par Suez, et « pouvant être implantée directement dans une usine existante », selon le groupe. Permettant donc de gagner un temps précieux face à une population qui s’inquiète de plus en plus de la présence des PFAS dans l’eau du robinet.

Denis Tessier, directeur régional de Suez présente ce contrat comme « une première en France » entre le groupe et des collectivités locales. Un projet « pilote », destiné, espère Suez, à se perpétuer ailleurs.

Car les six filtres de Ternay saturent rapidement et doivent régulièrement être arrêtés pour remplacer le charbon actif. Les réacteurs à flux descendant, eux, permettront « un renouvellement en continu » de ce composant, sans mise à l’arrêt », affirme Suez.

L’usine de Ternay, qui potabilise et distribue quelque six millions de m3 d’eau par an à quelque 170.000 habitants, devrait ainsi, « à partir d’avril 2026 », capter mieux et en plus grande quantité les PFAS et améliorer le rendement de ses filtres, assurent Suez et SMEP.

Pour un investissement de 4,2 millions d’euros, explique René Martinez, vice-président du syndicat mixte. Financé à 50% par des fonds publics, le reste sur emprunt. Avec une facture d’eau qui devrait s’alourdir « de 40 à 50 euros par an » pour un usager moyen, estime M. Martinez.

En janvier 2024, l’Agence régionale de Santé (ARS) avait révélé que quelque 166.000 habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes étaient exposés à des taux de concentration de PFAS supérieurs au seuil de référence européen dans l’eau courante (100 nanogrammes par litre), réclamant des mesures correctives rapides à une cinquantaine de communes, en grande partie situées dans la vallée de la chimie. La consommation n’a pas été interdite cependant parce que le dépassement de ce seuil « ne veut pas dire qu’il y a un risque immédiat » pour les consommateurs, selon l’ARS.

gir/chp/tes

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