Un blogueur et militant vietnamien prodémocratie est détenu depuis plus d’une semaine au Cambodge, accusé d’avoir voyagé avec un faux passeport, ont indiqué jeudi la police et sa famille à l’AFP.
Huynh Trong Hieu se rendait aux Etats-Unis lorsqu’il a été placé en détention à l’aéroport de Phnom Penh, la capitale cambodgienne.
« Il est détenu par la police » chargée des questions d’immigration, a indiqué à l’AFP Sok Sumnea, porte-parole du ministère de l’Immigration, ajoutant que les autorités cambodgiennes vérifiaient s’il était entré illégalement dans le pays.
Sa soeur, Huynh Thuc Vy, également blogueuse, a affirmé à l’AFP que le passeport de son frère avait été confisqué par la police et que celle-ci lui demandait de payer 4.000 dollars (3.830 euros) pour bénéficier d’une libération.
Huynh Trong Hieu, originaire de la province méridionale de Dak Lak, souhaitait se rendre aux Etats-Unis puis au Canada, selon sa soeur.
« Hieu n’a pas utilisé de faux passeport. Nous sommes des citoyens ordinaires, pas des criminels », l’a défendu Vy, qui a elle-même purgé une peine de près de trois ans d’emprisonnement pour avoir recouvert de peinture blanche un drapeau vietnamien.
Vy et Hieu sont des blogueurs connus pour leurs critiques sur des thématiques tant politiques que sociales, abordant les droits des minorités ethniques, l’environnement et la liberté d’expression.
L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a appelé le Cambodge à libérer immédiatement Hieu et à lui permettre de quitter librement le pays.
« Il ne doit pas être forcé à retourner au Vietnam, où il pourrait être en danger », a dit à l’AFP Bryony Lau, directrice adjointe de HRW en Asie.
Les blogueurs indépendants ont l’interdiction d’exercer au Vietnam, pays dirigé par un parti unique, comptant uniquement des médias d’Etat, et situé à la 174e place sur 180 du classement de la liberté de la presse de l’ONG Reporters sans frontières (RSF).
En janvier, un tribunal de Hanoï a condamné un avocat de premier rang, Tran Dinh Trien, à trois ans de prison pour des publications critiques du système judiciaire sur Facebook.
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