John Kerry, l’ex-émissaire américain pour le climat, a averti jeudi que la nécessité d’accélérer le déploiement à grande échelle des technologies capables de réduire les rejets de gaz à effet de serre serait « irrémédiablement entravée » en cas de réélection de Donald Trump.
Selon lui, un retour de Donald Trump à la Maison Blanche ne mettrait pas un coup d’arrêt aux investissements et aux innovations dans les technologies propres, mais cela pourrait les freiner à un moment décisif où des réductions massives et rapides des émissions sont nécessaires dans la lutte contre le réchauffement climatique.
« Le mot d’ordre, c’est l’accélération de ces marchés. C’est la clef », a déclaré John Kerry lors d’un sommet technologique organisé à Londres par Bill Gates, le cofondateur de Microsoft.
Cette « urgence et la nécessité d’agir plus rapidement à grande échelle (…) seraient irrémédiablement entravées par la présence du président Trump », a-t-il ajouté.
Ces déclarations interviennent avant le débat très attendu jeudi soir entre le président démocrate Joe Biden et son adversaire républicain, qui une fois élu en 2016 avait retiré les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat et remis en cause les preuves scientifiques du changement climatique.
Les conséquences de l’incapacité de l’humanité à limiter suffisamment l’augmentation des températures se manifestent chaque jour par des catastrophes dans le monde entier, a souligné John Kerry.
« Nous devons nous souvenir de ce qui devrait nous animer (…) c’est une question de vie ou de mort, littéralement », a-t-il dit.
Depuis la fin de ses fonctions d’émissaire américain pour le climat en mars, M. Kerry se consacre à encourager les investissements dans les énergies propres et d’autres solutions de décarbonation de l’économie.
Le monde a besoin de milliers de milliards de dollars par an pour y parvenir « et aucun gouvernement n’a assez d’argent pour le faire », a-t-il déclaré, estimant que « le secteur privé est l’entité qui va résoudre ce problème ».
Donald Trump est « déterminé à bloquer la plupart de vos activités », a déclaré John Kerry aux investisseurs présents, tout en redisant sa conviction que les forces du marché, même entravées, finiraient par l’emporter.
« Le marché est plus grand que n’importe quel président ou pays », a déclaré M. Kerry à l’AFP.
« Le marché a pris la décision d’aller dans cette direction parce que nous devons le faire (mais) aussi parce qu’il pense qu’il y a de l’argent à gagner et que c’est un meilleur modèle économique », a ajouté l’ancien chef de la diplomatie des Etats-Unis, l’un des artisans de l’accord de Paris en 2015 sous la présidence de Barack Obama.
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