Le constructeur américain Tesla, spécialiste des véhicules électriques, procède au rappel de plus de 46.000 pickup Cybertruck dont des panneaux de carrosserie risquent de tomber à cause d’une défaillance de la colle utilisée, a annoncé jeudi l’Agence américaine de sécurité routière (NHTSA).
Il s’agit de la totalité des Cybertruck produits depuis le lancement de la production commerciale en novembre 2023, a indiqué à l’AFP Dan Ives, analyste chez Wedbush.
« Le renfort, un habillage extérieur composé de panneaux d’acier inoxydable, peut se décoller et se détacher du véhicule », explique l’organisme, précisant que le groupe du milliardaire Elon Musk allait remplacer gratuitement les équipements défectueux.
Les 46.096 exemplaires concernés par ce rappel ont été fabriqués entre le 13 novembre 2023 – lorsque la production commerciale du Cybertruck à la silhouette futuriste a commencé – et le 27 février 2025. Le constructeur a été alerté d’un problème potentiel le 7 janvier.
Après enquête, il a conclu que l’adhésif utilisé pour fixer cette carapace d’acier inoxydable était susceptible d’être fragilisé par des éléments environnementaux extérieurs.
Il va être remplacé par un adhésif moins sensible, renforcé par un colombage soudé sur la partie interne des panneaux d’acier et riveté à la structure du véhicule.
Si des panneaux se détachent pendant que le véhicule circule, « cela peut représenter un danger sur la route pour les automobilistes se trouvant derrière et accroître le risque de blessures ou d’accident », relève la NHTSA.
– Bruit –
Un panneau partiellement détaché peut également produire un bruit détectable dans l’habitacle, poursuit-elle.
Au 14 mars, Tesla avait reçu 151 demandes de couverture de garantie liées à ce problème, mais n’avait connaissance d’aucun accident, décès ou blessures causés par ce décollement.
Le nouveau procédé doit être intégré à la chaîne d’assemblage autour du 21 mars, et tous les véhicules produits mais non encore livrés vont être réajustés avant d’être remis à leurs propriétaires, ajoute la NHTSA.
Le véhicule a déjà fait l’objet de plusieurs rappels.
L’un d’entre eux, en juin 2024, concernait l’habillage de la benne de transport de marchandises, mal fixée, qui risquait de se détacher. En novembre 2024, avait été signalé un défaut d’une pièce mécanique pouvant causer une perte de puissance pour les roues.
La marque subit depuis quelques semaines le contrecoup de l’implication d’Elon Musk dans l’administration Trump, dont il est devenu un rouage essentiel notamment en animant la Commission chargée de réduire drastiquement les dépenses de l’Etat fédéral (Doge).
Plusieurs véhicules, concessionnaires et bornes de recharge Tesla ont été vandalisés ces dernières semaines à travers les Etats-Unis, mais aussi en Europe.
Des appels au boycott ont été lancés à l’encontre de la marque, dont la valorisation boursière a plongé depuis décembre, alors que ses ventes souffrent.
« Tesla traverse une crise et une seule personne peut la résoudre… Musk », a estimé Dan Ives, dans une note, évoquant une « épée de Damoclès » menaçant l’action Tesla.
« L’atteinte à l’image de la marque était limitée au début (…) mais elle s’est désormais propagée au niveau mondial ces dernières semaines pour se transformer en tornade » pour Musk et Tesla, a-t-il poursuivi.
Vers 19H35 GMT, l’action Tesla abandonnait 0,79% à la Bourse de New York.
elm/tu/nth
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2025 Agence France-Presse. »
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE