L’augmentation de la taxe sur les billets d’avion dans le budget 2025, « économiquement irresponsable », méconnaît le fait que l’aviation représente un « vecteur de croissance », a dénoncé lundi la principale association d’aéroports français.
Le projet de budget de l’Etat, tel qu’adopté vendredi en commission mixte paritaire, est examiné lundi à l’Assemblée nationale. Il prévoit l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion, qui passerait de 2,63 euros à 7,30 euros pour un billet en classe économique vers la France ou l’Europe.
Dévoilé dans le projet de loi de finances du précédent gouvernement Barnier, qui en escomptait un milliard d’euros de recettes supplémentaires, le dispositif dans sa forme actuelle rapporterait plutôt 800 à 850 millions d’euros à l’Etat, selon un parlementaire.
Le secteur aérien français, compagnies comme aéroports, s’élève contre la hausse de sa taxation depuis quatre mois, mettant en garde contre une perte de compétitivité et des effets délétères sur l’économie tout entière.
Lundi, l’Union des aéroports français (UAF) est revenue à la charge, son président Thomas Juin estimant que « cette décision est économiquement irresponsable et menace la vitalité de nos aéroports régionaux et la connectivité de nos régions, ainsi que de nos collectivités ultramarines ».
« Le gouvernement français n’a pas compris que le transport aérien est un vecteur de croissance économique essentiel pour le pays. A la différence de nombreux autres pays européens, il fait le choix de nous sanctionner par une taxation déraisonnable qui va fragiliser le secteur aérien français, l’industrie touristique et dégrader l’accessibilité de nos territoires », a poursuivi M. Juin, cité dans un communiqué.
Selon une étude Deloitte citée par l’UAF, « en 2023, le transport aérien a soutenu près de 567.000 emplois, généré 52 milliards d’euros de valeur ajoutée (soit 1,8% du PIB) et 12 milliards d’euros de recettes fiscales. Le fret aérien soutient 93 milliards d’euros d’exportations extra-européennes, représentant plus du tiers du total des exportations hors UE ».
Cette mesure était initialement incluse dans le volet « verdissement de l’économie » du projet de loi de finances du gouvernement Barnier.
Selon la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), autre fédération professionnelle en pointe dans ce dossier, le secteur aérien est responsable de 6% des émissions de CO2 en France – soit plus du triple de sa contribution à l’économie.
De leur côté, les Entreprises du Voyage, qui regroupent les agences de voyage françaises, ont estimé « avoir été entendues au global » sur ses demandes, faites conjointement avec le Syndicat des tour-opérateurs (Seto), a indiqué sa présidente Valérie Boned.
Les voyagistes avaient demandé aux membres de la commission mixte paritaire de « réduire le montant » de la taxe sur le billet d’avion par rapport à une précédente version du texte qui prévoyait une augmentation d’un peu plus de 9 euros, contre 7,30 dans la version actuelle; de « faire une particularité pour les territoires ultra-marins et la Corse »; et de « décaler l’application » de ces mesures, qui entreraient en vigueur le 1er mars.
« On ne crie pas victoire, mais il faut être réalistes, on avait bien conscience qu’il fallait qu’on contribue entre guillemets à l’effort, on a quand même bénéficié d’aides pendant le Covid », a résumé Valérie Boned.
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