Taïwan a interdit vendredi à ses fonctionnaires et à des infrastructures-clés d’utiliser les applications de la start-up chinoise d’intelligence artificielle DeepSeek, invoquant des risques pour « la sécurité nationale de l’information ».
« Le service d’IA de DeepSeek est un produit chinois », a estimé le ministère du Numérique dans un communiqué.
« Ses opérations impliquent des transmissions transfrontalières, des fuites d’information et d’autres inquiétudes concernant la sécurité des informations », est-il ajouté.
La jeune société chinoise DeepSeek a stupéfié le milieu de l’intelligence artificielle (IA) en mettant en ligne en janvier son robot conversationnel R1, qui égale ses rivaux américains malgré des coûts, selon l’entreprise, très inférieurs.
Néanmoins, l’outil a très vite commencé à susciter des inquiétudes, les régulateurs sud-coréen, italien, français et irlandais (ce dernier supervisant plusieurs groupes technologiques au nom de l’Union européenne) ayant demandé des informations sur le traitement des données des utilisateurs.
Depuis 2019, les fonctionnaires taïwanais ont interdiction d’utiliser les produits et services informationnels et communicationnels jugés dangereux pour « la sécurité nationale de l’information ».
Les autorités locales accusent depuis longtemps Pékin d’actions en « zone grise », un concept de relations internationales désignant des tactiques hostiles, dont des cyberattaques, qui ne vont pas jusqu’à une déclaration de guerre.
Pékin revendique la souveraineté sur l’archipel de Taïwan.
Pour sa part, DeepSeek s’est tout récemment imposé comme l’un des poids lourds de l’IA aux côtés de ses concurrents américains tels qu’OpenAI (ChatGPT). Et ce alors que les Etats-Unis interdisent aux sociétés chinoises d’accéder à leurs processeurs avancés, utilisés pour les serveurs d’IA et l’entraînement des modèles conversationnels.
Son irruption a généré une onde de choc sur les marchés financiers, le géant américain des semiconducteurs Nvidia ayant perdu 589 milliards de dollars de capitalisation boursière à la clôture de Wall Street le 27 janvier.
Le président des Etats-Unis Donald Trump a dit espérer que l’arrivée de ce nouvel acteur soit un « avertissement » bien reçu par les industriels américains.
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