Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a donné raison mercredi au patron de LVMH Bernard Arnault sur le sujet de la surtaxe ponctuelle des bénéfices de certaines grandes entreprises prévue dans le projet de budget de l’Etat, estimant qu’elle revenait à une « surtaxe sur le made in France ».
« C’est une surtaxe sur les gens qui ont une activité en France, qui tirent des profits en France. C’est ça la réalité de ce qui va se passer. Donc je pense que les propos de Bernard Arnault ne sont que du bon sens », a déclaré Patrick Pouyanné à l’occasion de la publication des résultats annuels de son groupe.
« Bernard Arnault a raison, je suis désolé », a-t-il aussi déclaré.
L’Etat espère engranger 8 milliards d’euros en 2025 grâce à cette « contribution exceptionnelle » sur les bénéfices des grandes entreprises, qui vise à aider à réduire le déficit public de la France.
Bernard Arnault, patron du numéro 1 mondial du luxe LVMH, a dénoncé la semaine dernière cette surtaxe, y voyant une taxation du « made in France ». Pour LVMH, dont le chiffre d’affaires a atteint 84,7 milliards d’euros en 2024, la surtaxe représenterait entre « 700 millions et 800 millions d’euros », selon le groupe.
Ce mécanisme, initialement proposé par le gouvernement de Michel Barnier, vise à taxer davantage, pour un an, les bénéfices de 440 entreprises qui réalisent plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires en France.
TotalEnergies devrait cependant y échapper en raison du fort recul de son activité de raffinage en France en 2024 – ce qui devrait aussi réduire à néant ou presque son impôt sur les sociétés.
« Si je ne fais pas de l’impôt sur les bénéfices, j’aurais du mal à payer une surtaxe sur l’impôt sur les bénéfices », a souligné le PDG en répondant aux questions de la presse.
« Par contre je vais payer les taxes sur les rachats d’actions », prévues dans le projet de budget de l’Etat, a-t-il indiqué.
Cette contribution, le PDG l’estime « entre 100 et 150 millions d’euros ».
Patrick Pouyanné a tenu à rappeler qu’il paierait en outre « plus de 2 milliards de taxes et autres à l’Etat français en 2024 », incluant les « impôts et taxes de toute nature », les cotisations sociales patronales et la retenue à la source sur les dividendes versés aux actionnaires étrangers.
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