Spéculations en Italie sur une cession de la part de Vivendi dans Telecom Italia

Les spéculations vont bon train en Italie sur une prochaine cession de la part du géant français des médias Vivendi dans Telecom Italia, une perspective qui a donné, au moins temporairement, des ailes au titre à la Bourse de Milan.

A l’origine de ces rumeurs, un article du Corriere della Sera avait évoqué samedi le projet, certes encore « à l’état embryonnaire », d’un consortium d’investisseurs visant à acquérir, par étapes, la part de 23,75% de Vivendi.

Citant des sources du marché, le journal italien a rapporté que ce projet était mené par Andrea Pezzi, ancien consultant de Vivendi en Italie, associé à Claudio Costamagna, banquier d’affaires et ancien président de la Caisse des dépôts italienne (CDP).

Le projet prévoit, selon le journal, la création d’un véhicule ad hoc auquel participeraient des investisseurs pour racheter dans un premier temps 6 ou 7% de la part de Vivendi pour un montant d’environ 500 millions d’euros.

Ce projet a cependant été démenti par les principaux intéressés, à commencer par Andrea Pezzi qui a qualifié mardi ces informations de « surréalistes ».

« Il est vrai que Vivendi veut vendre, ils l’ont dit au marché, tout le monde le sait, mais qu’est-ce que cela a à voir avec moi ? », a-t-il déclaré à l’agence d’informations financières Radiocor.

Interrogé par l’AFP, Vivendi a indiqué ne pas souhaiter commenter des « rumeurs ».

Selon le journal Il Messaggero, le groupe français cherche à vendre la totalité de sa part au prix d’environ deux milliards d’euros, nettement au-dessus du cours du marché actuel.

Ces spéculations ont fait monter lundi l’action de Telecom Italia de 2,1% à la clôture, une hausse suivie toutefois mardi d’un recul de 0,17% à 0,2373 euro.

Selon le Corriere della Sera, le fonds d’investissement américain Blackstone et la société de gestion d’actifs française Tikehau Capital ont été approchés dans le cadre du projet de consortium d’investisseurs.

Interrogé par l’AFP, Tikehau Capital, actionnaire à hauteur de 25% de MINT, la société de marketing fondée par Andrea Pezzi, a cependant démenti avoir été contactée pour ce projet.

Vivendi avait claqué en janvier 2023 la porte du conseil d’administration de Telecom Italia et a, dans la foulée, multiplié les critiques envers la gestion de son PDG Pietro Labriola, surtout après sa décision de céder son réseau fixe au fonds d’investissement américain KKR.

Principal actionnaire de groupe italien depuis 2015, Vivendi a contesté en justice cette vente, faisant valoir que « les droits des actionnaires de Telecom Italia ont été piétinés ».

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