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Sous-marins au Canada, frégates pour la Norvège: Naval Group en saura plus en novembre

Posté le par AFP

Dans un contexte géopolitique tendu, les drones participeront au « combat collaboratif », mais ne remplaceront pas les navires de guerre habités comme les frégates ou les sous-marins, de nouveaux convoités, estime le patron du français Naval Group, Pierre Eric Pommellet, dans un entretien à l’AFP, en marge du salon mondial du naval de défense, Euronaval, qui se tient à Villepinte cette semaine.

Il a promis que les semaines à venir seraient « extrêmement intéressantes » pour en savoir plus sur les chances de Naval Group de livrer cinq frégates à la Norvège ou de remporter un appel d’offre pour 12 sous-marins au Canada.

Question: Comment vous adaptez-vous aux menaces qui évoluent?

Réponse: C’est un contexte inédit, notamment ce qui se passe en mer Rouge. Les marines, en particulier la marine nationale, étaient amenées à intervenir pour défendre les navires de commerce contre des missiles balistiques, contre des drones aériens, contre des drones navals. C’est nouveau.

Les bateaux qu’on a livrés ont fait le job avec des équipages absolument incroyables. Les frégates FREMM (multimission) et les frégates de défense anti-aérienne qui ont été conçues il y a un certain temps ont été capables d’intercepter des drones, des missiles balistiques.

Mais on voit bien qu’il va falloir aller plus loin contre ces menaces qui deviennent extrêmement prégnantes.

La menace des drones de surface, sous-marins ou aériens, est évidemment celle qui frappe le plus. En mer Rouge, mais aussi en mer Noire, on a vu ce qui s’est passé avec la flotte russe.

Q: Par où passe l’innovation dans vos produits?

R: Il y a des innovations à plusieurs niveaux. Dans la lutte anti-drone, c’est la capacité à les détecter. Il s’agit des capteurs optroniques pour voir le jour et la nuit, les capteurs radars. Il y a beaucoup de travail avec nos partenaires sur les algorithmies, la donnée, les traitements de la donnée, l’intelligence artificielle pour y voir plus clair dans un environnement chargé.

Il y a un pan de l’innovation autour de la capacité de destruction.

Naval Group présente au cours du salon Euronaval « le lanceur modulaire polyvalent », un système permettant au navire d’être équipé en même temps de plusieurs types de lanceurs comme des roquettes, des missiles, mais aussi des leurres ou systèmes de brouillages plus élaborés.

Ce sont des matériels qui sont utilisables pour contrer la menace des drones, et en particulier des drones qui viennent en nombre.

Q: Le recours aux drones est de plus en plus massif, comment Naval Group se positionne-t-il sur ce marché ?

R: Il faut que nos navires puissent être protégés contre une menace de drones, mais en même temps, il faut qu’on soit aussi capables d’en développer. Nous sommes absolument convaincus que demain des drones fonctionneront en collaboratif. Ils ne remplaceront jamais les navires avec équipage, les navires de combat ou des sous-marins. Par contre, ils permettront à ces navires d’avoir une capacité élargie.

Q: Comment expliquer l’engouement pour les sous-marins partout dans le monde?

R: Il y a eu beaucoup de contrats sous-marins dans les années 80-90, et donc il y a un renouvellement. Les sous-marins modernes sont plus performants notamment dans ce qu’on appelle la discrétion acoustique, c’est-à-dire le bruit rayonné sous l’eau.

Il y a aussi la nécessité de défendre ses territoires, ses zones économiques, des espaces communs qui peuvent être contestés.

La présence d’un sous-marin est une menace sur une zone extrêmement large, parce qu’on ne sait pas où il est. C’est une arme de protection, de dissuasion, une arme offensive aussi, qui explique sans doute l’intérêt d’un certain nombre de nations.

Q: Comment vous positionnez-vous face à l’appel d’offre du Canada?

R: Le Canada a démarré une procédure de recherche d’informations. Les entreprises intéressées devront répondre courant novembre. Et donc dans le courant du mois de novembre, vous saurez quelle sera la réponse que donnera Naval Group.

Les semaines qui viennent vont être intéressantes parce qu’elles vont permettre de mieux comprendre comment le Canada va organiser sa recherche d’informations (…) Une fois qu’ils auront vu ce que l’industrie peut proposer, il y aura une spécification plus précise et là, une vraie compétition.

Q: Et le contrat de livraisons de frégates à la Norvège?

R: C’est un peu pareil. La Norvège va publier dans quelques semaines une short-list, avec donc les fournisseurs qu’ils vont regarder. Les semaines qui viennent, là aussi, vont être extrêmement intéressantes.

neo/ak/dch

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