L’industriel allemand Siemens aborde l’année 2025 avec prudence face au risque géopolitique et de conflits commerciaux après avoir annoncé jeudi un bénéfice net annuel record, toutefois marqué par le repli de ses activités d’automatisation des usines.
Le bénéfice net est ressorti à 9,0 milliards d’euros sur l’exercice décalé 2023-2024 s’achevant en septembre, en hausse de 5%. A 75,9 milliards d’euros, le chiffre d’affaires a progressé de 3%, à change et portefeuille constant.
A la Bourse de Francfort, l’action gagnait 6,7% vers 10H30 GMT
Au sein du vaste conglomérat de Munich, dont les activités s’étendent des turbines au matériel médical en passant par les logiciels et les locomotives, les résultats sont cependant contrastés.
« Nous avons notamment bénéficié d’une demande toujours forte dans les domaines de l’électrification, du transport et de nos offres de logiciels industriels, alors que nos activités d’automatisation sont restées difficiles », a commenté le PDG Roland Busch dans un communiqué.
Moteur de la croissance du groupe ces dernières années, les ventes de la division « industrie numérique » ont chuté de 8% au cours de l’exercice, notamment à cause de la chute des commandes en Chine, un marché clé pour Siemens.
Les prévisions ne sont pas optimistes pour 2025, avec un recul des revenus dans cette division qui pourrait atteindre 6%, selon Siemens.
Au sein de cette branche, la forte progression des logiciels industriels compense en partie le repli marqué des ventes de machines et de systèmes d’automatisation des usines.
Siemens veut miser de plus en plus sur cette activité logicielle et a annoncé en octobre le rachat de l’éditeur américain Altair pour environ 10 milliards d’euros, la deuxième plus grosse acquisition de son histoire.
– Electrification –
Dans les activités numériques, le conglomérat subit depuis plusieurs mois les conséquences du déstockage de marchandises accumulées au sortir de la pandémie de Covid-19 pour éviter les pénuries.
Et le groupe n’est pas épargné par la crise du modèle exportateur allemand, qui perd en compétitivité face à ses concurrents chinois et américains.
L’an prochain, le groupe s’attend à une croissance « modérée » de 3 à 7% de son chiffre d’affaires, en raison d’une « incertitude géopolitique persistante, dont des conflits commerciaux » ainsi que de problèmes de « surcapacité et d’une faible demande des consommateurs » dans le secteur manufacturier.
Le géant industriel « ne serait vraiment pas content en cas de [nouvelles] barrières commerciales », a précisé le directeur financier Ralf P. Thomas aux journalistes, alors que Donald Trump a promis de renforcer les droits de douane sur les importations européennes.
Cette année, le groupe, qui emploie plus de 300.000 personnes, dans le monde s’est séparé de sa filiale moteur (Innomotics) et de logistique aéroportuaire, poursuivant son recentrage sur le numérique au détriment de l’industrie lourde.
La division « Smart Infrastructure », qui électrifie bâtiments et sites industriels, et la division transports, ont affiché une croissance de 9% en 2023-2024.
La branche médicale Siemens Healthineers demeure la principale source de revenus du groupe, avec une hausse de 5% des ventes à 22,4 milliards d’euros.
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