Un collectif de sept familles françaises a assigné TikTok en justice, accusant le réseau social d’avoir exposé leurs enfants à des contenus pouvant les pousser au suicide, a appris l’AFP mardi de source proche du dossier, confirmant une information de franceinfo.
Ces familles, qui ont engagé une procédure civile devant le tribunal judiciaire de Créteil, veulent que la plateforme soit tenue pour responsable de la circulation de contenus faisant la promotion du suicide, de l’automutilation et des troubles alimentaires chez les adolescents.
« Celui qui va sur TikTok ne se pose pas la question d’où il va, il ouvre l’application et est bombardé de contenus. Vous mettez cela entre les mains d’un adolescent mal dans sa peau, très vite, un enfermement psychologique s’opère », dénonce auprès de l’AFP Me Laure Boutron-Marmion, fondatrice du collectif Algos Victima qui représente les sept familles à l’origine de l’assignation.
« Les familles engagées dans ce recours dénoncent les effets dévastateurs de l’application sur la santé mentale et physique de leurs enfants, dont deux se sont malheureusement suicidés », explique le conseil dans un communiqué.
L’avocate dénonce « la conception délibérément addictive de l’application » et « l’algorithme défaillant dans la régulation et la modération » des contenus mettant en danger les adolescents.
Le tribunal de Créteil a pour sa part indiqué ne pas souhaiter communiquer sur l’assignation de ce collectif.
« Nous n’avons reçu aucune notification relative à cette procédure judiciaire », a indiqué TikTok à l’AFP.
Propriété du géant chinois ByteDance et revendiquant plus d’un milliard d’utilisateurs actifs chaque mois, TikTok rappelle régulièrement que les contenus qui banalisent ou glorifient le suicide ou l’automutilation sont interdits sur la plateforme et supprimés par ses équipes de modération de contenus.
Mais la plateforme fait l’objet, dans plusieurs pays, de procédures judiciaires l’accusant de laisser circuler des contenus dangereux.
Aux Etats-Unis, des responsables des écoles publiques de Seattle (Washington) ont déposé une plainte en janvier 2023 contre TikTok et d’autres réseaux sociaux, dont Instagram et Snapchat, pour « atteintes » à la santé mentale du jeune public.
En Italie, le gendarme de la concurrence a ouvert une enquête en mars 2023 contre TikTok, soupçonné de ne pas appliquer ses règles de contrôle des « contenus dangereux incitant au suicide, à l’automutilation et aux désordres alimentaires ».
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