Une enquête est en cours en Seine-et-Marne pour déterminer l’origine d’une pollution au sucre dans une portion du canal du Loing, où un très grand nombre de poissons sont morts par asphyxie depuis le 25 octobre, a-t-on appris lundi auprès des autorités.
« Les analyses ont démontré la présence de saccharose dans l’eau. Mais les investigations n’ont pas permis d’établir jusqu’à présent d’où ça vient », a indiqué à l’AFP le secrétaire général de la préfecture de Seine-et-Marne, Sébastien Lime, évoquant la pollution du canal entre Souppes-sur-Loing et Bagneaux-sur-Loing.
Depuis, les services de l’Office français pour la biodiversité et de l’Inspection des installations classées ont revu « l’ensemble des installations industrielles à proximité », selon M. Lime. Mais « les différentes inspections administratives n’ont pas permis pour l’instant d’identifier la source » de la pollution, a-t-il souligné.
Selon le site internet du Bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (BARPI), une « pollution d’un cours d’eau par une sucrerie » avait été référencée en novembre 2019 en Seine-et-Marne, plus au nord, à Moret-Loing-et-Orvanne. A l’époque, cette pollution provenait « d’une sucrerie située en amont », « à la suite d’une fissure sur une digue du bassin d’écumage ».
« Une enquête est en cours », a seulement confirmé le parquet de Fontainebleau, qui ne souhaite pas communiquer plus amplement.
Le maire de Bagneaux-sur-Loing, Claude Jamet, 82 ans, a expliqué à l’AFP avoir donné l’alerte « le matin du vendredi 25 octobre », après avoir vu « de gros poissons qui cherchaient à s’oxygéner et des cadavres de poissons à la surface ». « Et maintenant, on compte en tonnes les poissons morts, dont des carpes de plus de 20 ans et qui pesaient plus de 20 kilos, qu’on ne reverra plus jamais dans le canal », insiste l’édile, qui dit soupçonner « une pollution industrielle » et entend porter plainte contre X.
Dès le 26 octobre, des opérations ont été menées pour enlever les poissons morts du lit du canal et préserver les poissons encore vivants. A présent, une vidange progressive des biefs (parties du canal entre deux écluses) concernés est engagée, qui doit s’étaler sur 25 jours, selon la préfecture.
« Carpes, perches, brochets, anguilles, silures, gardons, poissons chats…. Une très grande quantité de poissons sont morts », constate le président de la fédération de Seine-et-Marne pour la pêche et la protection du milieu aquatique, Philippe Gavelle, joint par l’AFP.
Ramassés par des bénévoles d’associations, des pêcheurs ou des riverains, ils ont été placés dans des bennes. Mais la fédération préfère attendre avant d’évaluer l’ampleur de cette mortalité car « une certaine quantité de poissons morts reste dans le fond ».
« Il y avait des pêcheurs locaux en pleurs, le premier jour », a relaté M. Gavelle, évoquant leur plaisir de pêcher mais aussi leur souci de protéger le milieu aquatique. La fédération « va rapidement porter plainte », a-t-il dit, pour « prévenir la récurrence de tels événements ».
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