Seb: la CGT estime être "bâillonnée" dans son expression syndicale au sujet des PFAS

La CGT estime être « bâillonnée » dans son expression syndicale au sein du groupe d’électroménager Seb, au sujet des produits chimiques PFAS ou « polluants éternels » utilisés dans ses usines, après une sanction prise à l’encontre de la représentante du syndicat du groupe, des accusations que réfute la direction.

La syndicaliste a reçu « un avertissement » après une réunion du groupe Seb durant laquelle elle a « affronté (…) le patronat, afin d’exiger le respect de l’expression syndicale (…) de la CGT, laquelle demande la transparence sur la dangerosité des substances chimiques utilisées dans certaines usines du groupe, contenant des PFAS », affirme la confédération dans un communiqué dont l’AFP a pris connaissance mercredi.

« Ouria est sanctionnée dans l’objectif d’isoler et de bâillonner la CGT, dans son rôle de prévention sur les risques professionnels en matière de santé des salariés », estime la CGT.

La direction a confirmé à l’AFP avoir pris une sanction à l’encontre de l’élue syndicale, mais affirme que la décision n’a « aucun lien avec la position de son syndicat sur les PFAS ».

La syndicaliste a été sanctionnée à la suite de « menaces proférées en public à l’encontre de représentants d’un autre syndicat lors d’une réunion syndicale », le 22 janvier, affirme la direction, qualifiant le communiqué de la CGT de « tentative d’instrumentalisation politique de ces faits ».

Le syndicat évoque de son côté un « acharnement » à l’encontre de sa représentante, pour qui il demande « la suppression de la sanction » et « la réintégration dans ses droits ».

La centrale syndicale a rappelé « l’intense lobbying organisé par le groupe Seb, au moment du débat en première lecture du projet de loi sur les PFAS, début avril 2024 », qui avait débouché sur la sortie des ustensiles de cuisine du périmètre du texte, adopté définitivement le 20 février dernier.

Quasi indestructibles et présentes dans quantité d’objets et de produits, ces substances chimiques per- et polyfluoroalkylés, ou PFAS, s’accumulent avec le temps dans l’air, le sol, l’eau, la nourriture et, in fine, dans le corps humain, notamment dans le sang et les tissus des reins ou du foie.

Seb n’a pas renoncé à utiliser, pour le revêtement anti-adhésif d’une partie de ses produits, du PTFE (polytétrafluoroéthylène), un PFAS sans danger selon lui pour la santé et employé dans près d’une poêle sur deux produite par ses soins dans le monde.

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