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Sa fortune envolée, la « revanche » de l’héritière Schlumpf devant la justice

Posté le par AFP

Héritière ruinée de la fortune Schlumpf, Cléophée Herrmann a dit jeudi sa soif de « justice » face à son ancienne « mère de substitution » et ses deux filles, soupçonnées d’avoir profité de sa faiblesse et qui se sont déchirées devant le tribunal correctionnel de Colmar.

« La justice va être faite (…) le mauvais est derrière moi », martelle la jeune femme de 34 ans, cheveux teintés blonds et bruns, appelée à s’exprimer en fin de matinée.

Être là, « c’est une revanche pour moi. Je me suis reconstruite, j’ai eu des hauts et des bas, j’ai compris la vraie vie », poursuit d’une voix assurée la mère d’un petit garçon pour lequel elle « (se) bat ».

« Je me suis créée ma vraie famille, celle-là, elle sera toujours là », explique encore celle qui est aujourd’hui serveuse, après avoir hérité à 17 ans des plus de 11 millions d’euros de la fortune Schlumpf, un empire industriel fondé par les frères Fritz -son grand-père-, et Hans, effondré en 1976.

Face à elle, Josiane S., 68 ans, et ses filles, Mathilde H., 33 ans, et Julia H., 40 ans, qu’elle accuse d’avoir abusé de sa faiblesse et de l’avoir ruinée entre 2008 et 2017. Josiane répond d’abus de faiblesse, ses filles de recel d’abus de faiblesse.

Présumées innocentes, elles ont contesté jeudi matin les faits reprochés.

Josiane, présentée pendant l’enquête comme sa « mère de substitution », affirme n’avoir rien remarqué de la faiblesse psychologique de Cléophée, pourtant attestée par une expertise: elle perdu sa mère à 11 ans et sa grand-mère, qu’elle adorait, quelques années plus tard. Cléophée a également connu anorexie mentale et dépression.

– « Nouvelle famille » –

C’est cette grand-mère, Arlette, veuve de Fritz et dépositaire de la fortune, qui avait désigné Cléophée comme son unique héritière.

Ample robe noire, masque chirurgical sur le visage, soutenue par des béquilles, Josiane tente de minimiser sa relation avec Cléophée, soutenant qu’elle n’était « pas tellement » proche d’elle, mais plutôt, « amicalement », de son père, Patrick Herrmann.

Ce dernier entretenait des liens distants avec Cléophée.

Face à la présidente Morgane Robitaillie qui passe en revue ses dépenses et son train de vie opulents, Josiane répond avec aplomb mais peine à convaincre.

Les coûteux aménagements de l’appartement à Colmar pour elle et ses filles, dont l’achat avait été financé par un prêt sans intérêts de Cléophée de plusieurs centaines de milliers d’euros ? Payés par M. Herrmann, veuf et trop « content d’avoir une nouvelle famille ». « J’ai accepté les cadeaux » sans « jamais rien payer ».

La cuisine à 120.000 euros ? « C’est pas moi qui ai fait le chèque », rétorque-t-elle.

Les déplacements dans un taxi quasiment attitré à cette femme à la santé chancelante, par exemple pour se rendre dans un magasin de luxe à Strasbourg ? En partie « payés par la Sécurité sociale, je donnais le complément ».

Cléophée « a toujours donné librement, je n’ai jamais remarqué qu’elle avait des problèmes de santé ou psychologique ». Elle était « très bien dans sa peau, à part quand elle avait des problèmes avec ses amants. Là, elle m’appelait tous les jours », assure Josiane. « C’était plutôt (Cléophée) qui dominait ses amis… »

Des propos qui font bondir d’indignation Cléophée et ses proches, présents dans la salle.

– « Andouille » –

« Franchement, je ne sais pas quoi vous répondre (…) c’est moi qui suis une andouille dans l’histoire! », finit-elle par lâcher face aux questions.

Mathilde et Julia, qui ont notamment profité d’un prêt sans intérêts de 150.000 euros chacune pour l’appartement et de nombreux cadeaux de luxe, ont elles assuré n’avoir jamais perçu la fragilité de Cléophée. Pas plus Julia que Mathilde, très proches de Cléophée au collège, mais qui dit l’avoir perdue de vue au lycée.

Julia, elle, s’est montrée sévère avec sa mère, qui avait procuration sur ses comptes, l’accusant de les avoir « manipulées ».

« On était toujours manipulées par nos parents », notamment pendant leur divorce, « on était des objets », lance la quadragénaire alors que sa soeur sanglote derrière elle.

« Ma fille Julia a profité d’affaires de luxe et maintenant elle m’écrase! », s’agace Josiane. C’en est trop pour l’aînée qui quitte la salle en pleurant.

Les réquisitions et plaidoiries étaient attendues jeudi après-midi.

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