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Rome accentue la pression sur Stellantis en supprimant des subventions

Posté le par AFP

La tension entre le gouvernement italien et Stellantis est encore montée d’un cran mardi, après la décision de Rome de retirer les fonds publics européens destinés au projet d’une méga-usine de batteries pour voitures électriques dans le sud de la péninsule.

ACC, une coentreprise de Stellantis, Mercedes et TotalEnergies, avait annoncé en juin une « pause » dans la construction de deux usines, à Termoli en Italie et Kaiserslautern en Allemagne, invoquant la nécessité d’une mise à jour technologique des batteries à produire.

Face à l' »incertitude » planant sur le calendrier du projet en Italie, le ministre des Entreprises Adolfo Urso a annoncé « redéployer » des fonds provenant du plan de relance européen destinés à l’usine de Termoli « vers d’autres investissements cohérents avec la transition énergétique du secteur ».

M. Urso a ainsi mis à exécution sa menace de transférer ailleurs les fonds publics si ACC ne présentait pas un calendrier précis pour la construction de l’usine, qui devait entrer en service début 2026. Il avait adressé à ACC un ultimatum en ce sens fin août.

Le ministre s’exprimait lors d’une réunion infructueuse réunissant à Rome des représentants d’ACC, de Stellantis ainsi que des syndicats, qui sont farouchement opposés à la suspension du projet.

Le torchon brûle depuis plusieurs mois entre le gouvernent nationaliste de Giorgia Meloni et Stellantis, Rome reprochant au constructeur franco-italo-américain de délocaliser sa production dans des pays à bas coûts, au détriment des usines italiennes.

L’investissement prévu pour la méga-usine à Termoli s’élève à plus de 2 milliards d’euros, dont 250 millions d’euros devaient être fournis dans un premier temps par des fonds publics provenant du plan de relance post-pandémie de l’Union européenne.

Le projet n’est toutefois pas enterré et Rome a laissé la porte ouverte à d’autres subventions éventuelles.

M. Urso a ainsi assuré que le gouvernement était « prêt à envisager l’allocation d’autres fonds, de nature différente, lorsque ACC sera en mesure de présenter le nouveau plan industriel pour Termoli, y compris la nouvelle technologie ».

– Baisse de la demande –

La réponse d’ACC n’a pas tardé: le fabricant contrôlé à 45% par Stellantis a fait part de son intention de « confirmer son plan de développement et sa stratégie de construction de Gigafactories au premier semestre 2025 en Italie et de même en Allemagne », mais pas avant.

Ce coup de frein sur les usines de batteries survient sur fond de baisse de la demande pour les voitures électriques, dont les ventes ont commencé à baisser depuis la fin 2023 en Europe.

Les acheteurs se font rares en raison du coût élevé des modèles électriques, d’une autonomie limitée et de réseaux de recharge encore insuffisants. Pour ne rien arranger, l’Allemagne a supprimé en décembre 2023 les bonus à l’achat.

« Ce que nous constatons, c’est qu’en Europe, les mesures d’incitation » à l’achat de véhicules électriques « diminuent, et si elles reprennent, nous serons prêts » à faire repartir les investissements, a commenté mardi à Turin (nord) le directeur général de Stellantis Carlos Tavares.

En raison de la faible demande, la production de l’emblématique Fiat 500 en version électrique dans l’usine de Mirafiori à Turin a dû être suspendue vendredi dernier pour un mois.

– Production en berne –

Stellantis avait augmenté sa production en Italie l’an dernier de 9,6% à près de 752.000 véhicules et, pressé par le gouvernement, s’est engagé à la porter à un million d’unités en 2030, un seuil qui n’a pas été atteint depuis 2017.

Mais après trois années de hausse, la production de Stellantis en Italie est repartie à la baisse au premier semestre, chutant de 25,2% à 303.510 véhicules, selon le syndicat FIM-CISL.

A la recherche d’un second constructeur automobile en Italie, où seul Stellantis compte des sites de production à grande échelle, M. Urso avait annoncé en février avoir entamé des pourparlers avec plusieurs groupes chinois, dont Dongfeng.

Au grand dam de Stellantis: « si nous invitons davantage de constructeurs automobiles chinois à produire en Europe, pensez-vous que cela va aider? » avait réagi Carlos Tavares.

bh/LyS

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