La présidente de la Commission européenne et le chef d’Etat sud-africain se rencontrent au Cap jeudi pour renforcer leur coopération, en pleine agitation diplomatique et commerciale depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
« Ce sommet se tient à un moment d’incertitude mondiale caractérisé par une montée de l’unilatéralisme, du nationalisme économique », a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa en ouverture de la rencontre devant la presse.
L’analyse a été partagée par le président du Conseil européen Antonio Costa, qui a évoqué un ordre mondial « confronté à des défis croissants, au protectionnisme » ainsi que par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen décrivant une « époque de confrontation et de compétition mondiale accrue ».
A l’issue d’une nouvelle rencontre, le trio doit s’exprimer au Cap devant la presse à 17H10 locales (15H10 GMT).
Ursula von der Leyen a déjà annoncé un plan d’investissement de 4,7 milliards d’euros en Afrique du Sud. Cette somme inclut un « financement pour la transition énergétique », a-t-elle indiqué sans plus de précision, ainsi que « 700 millions d’euros pour renforcer la fabrication de vaccins ».
L’UE et Pretoria ont en commun d’avoir été ciblés par Donald Trump. D’abord l’Afrique du Sud a été privée de financement de Washington, accusée dans un décret présidentiel de traiter de façon « injuste » les descendants de colons européens et attaquée pour sa plainte pour génocide visant Israël devant la Cour internationale de justice.
L’UE a été attaquée à son tour par le locataire de la Maison Blanche qui l’a estimée « créée pour entuber les Etats-Unis ». Le président américain a décidé d’imposer des droits de douane de 25% sur les importations d’acier et d’aluminium provenant de l’UE. En retour, la Commission européenne a promis des mesures de rétorsion à partir du 1er avril.
« On a déjà un très haut niveau de coopération, mais on veut aller plus loin (vers) une coopération plus étroite et plus stratégique », a expliqué un responsable européen en amont des discussions.
Ces investissements annoncés jeudi par l’UE, dont le montage doit encore être dévoilé, sont annoncés une semaine après l’officialisation du retrait des Etats-Unis du Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) avec l’Afrique du Sud.
« L’Union européenne ne peut pas combler le vide et compenser le trou plutôt grand laissé par les États-Unis et cette administration en particulier », avait estimé le même responsable européen avant ces discussions.
L’Afrique du Sud est le plus grand partenaire commercial de l’UE en Afrique subsaharienne, avec 49 milliards d’euros d’échanges de biens en 2023. L’UE est la première source d’investissements directs étrangers en Afrique du Sud, avec 47% d’entre eux.
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