Le pape François a dénoncé vendredi une époque marquée « par la désinformation et la polarisation, où quelques centres de pouvoir contrôlent une masse sans précédent de données et d’informations », dans un contexte de polémique sur le rôle des réseaux sociaux.
Dans un message publié à l’occasion de la 59e journée mondiale des communications sociales, il déplore que la communication suscite « la peur et le désespoir, les préjugés et le ressentiment, le fanatisme et même la haine », tout en s’en prenant aux algorithmes qui « modifient notre perception de la réalité ».
« Trop souvent, elle simplifie la réalité pour provoquer des réactions instinctives; elle utilise la parole comme une lame; elle se sert même à dessein d’informations fausses ou déformées pour envoyer des messages destinés à exciter, à provoquer, à blesser », insiste-t-il.
Cette admonestation du pape intervient alors que X, propriété du milliardaire Elon Musk, est soupçonné de répandre de fausses informations et de manipuler le débat public en Europe. Plusieurs institutions, collectivités ou personnalités ont annoncé ces dernières semaines leur départ du réseau social ou l’arrêt de leur activité sur leurs comptes.
Meta (Facebook et Instagram), le groupe de Mark Zuckerberg, a également suscité de fortes inquiétudes début janvier en mettant fin à son programme de fact-checking aux États-Unis pour le remplacer par un système de notes de contexte, semblable à celui qu’utilise X.
Dans un discours où il cite Martin Luther King et Georges Bernanos, le pape de 88 ans relève « un autre phénomène inquiétant : celui que l’on pourrait appeler le +détournement programmé de l’attention+ par le biais de systèmes numériques qui, en nous orientant selon les logiques du marché, modifient notre perception de la réalité ».
Le pape avait déjà fustigé le 9 janvier une ère de « fausses nouvelles » et mis en garde contre les dérives de l’intelligence artificielle (IA) quand elle est utilisée pour « manipuler les consciences ».
Cible fréquente de rumeurs infondées et de photos produites par l’IA, François dénonce régulièrement les « fake news » et la relativisation de faits historiques ou de phénomènes validés par le consensus scientifique au profit de versions alternatives.
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