Deux projets d’usines de recyclage chimique du plastique en France sont retardés ou suspendus, selon les cas, en raison du contexte réglementaire et économique, a-t-on appris lundi auprès des entreprises concernées.
Elles estiment qu’il s’agit d’un mauvais signal pour limiter la production de plastique vierge et la pollution qui va avec, alors que la planète se penche depuis lundi sur ce fléau à Busan, en Corée du Sud.
Il s’agit du projet d’usine de recyclage chimique du plastique prévue par le groupe américain Eastman à Port-Jérôme (Seine-Maritime), et du projet d’usine de plastique PET à partir de déchets recyclés portée par Suez, le canadien Loop industries et le sud-coréen SK Geo Centric en Moselle.
Ces deux projets avaient été annoncés début 2022 lors de la cinquième édition du sommet Choose France et portaient une partie des promesses de réindustrialisation du pays.
Le projet du groupe Eastman, qui devait être mis en service en 2026, a été retardé en raison du « contexte législatif européen », a indiqué lundi à l’AFP un représentant du groupe, confirmant une information de L’Usine Nouvelle.
Une « incertitude réglementaire » européenne « force un décalage dans le temps du projet, ce qui ne veut pas du tout dire qu’il est annulé ou qu’il n’est plus d’actualité », a précisé ce représentant.
« Initialement, le règlement européen » sur les emballages et déchets d’emballages « avait prévu une formulation qui restreignait la possibilité d’importer de la matière plastique recyclée » en Europe, a indiqué cette source, selon laquelle, « cette écriture a été modifiée », mettant ainsi en péril la viabilité économique du projet.
Des garde-fous ont été mis en place dans le texte, « mais que la plupart des acteurs industriels ne jugent pas suffisants », a ajouté cette source, pour expliquer ce retard, alors qu’à ce stade, Eastman « n’a pas de contrats conclus ».
En Moselle, le projet de construction de l’usine de production de résine PET de Saint Avold, initié en 2020 par Suez, Loop Industries et SK Geo Centric, « est mis en suspens d’un commun accord », a indiqué Suez à l’AFP.
« L’inflation des coûts du projet et la situation macroéconomique remettent en cause l’équilibre du projet », a précisé Suez, qui ne donne pas de nouveau calendrier.
Cette mise en suspens « intervient après une phase de concertation favorable », et avant d’enclencher la phase de demandes d’autorisations, a ajouté Suez, qui a assuré vouloir continuer la recherche et développement sur cette technologie.
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