« Rassurer les populations locales », « mieux former aux activités minières » et « simplifier les démarches administratives »: un rapport parlementaire prône 30 mesures pour encourager les projets miniers en France afin de soutenir la transition énergétique et la souveraineté industrielle en métaux.
Le rapport de 165 pages publié mercredi souligne la « croissance exponentielle » de la demande en métaux stratégiques comme le cobalt, le lithium, le cuivre ou les terres rares pour fabriquer des équipements comme batteries ou éoliennes qui servent à se passer du pétrole et du charbon responsables du réchauffement climatique.
Le rapport, dont le rapporteur principal est le député RN de l’Ain Jérome Buisson, est publié par la Commission des affaires étrangères.
Soulignant que « les métaux critiques sont élevés au statut de priorité nationale par les Etats-Unis », le document relève les « tensions » existant entre certains pays miniers comme la République démocratique du Congo et la Chine qui cherche à accroître son emprise sur l’extraction.
En RDCongo, où l’Unicef chiffrait en 2014 à 40.000 le nombre d’enfants travaillant dans les mines, il souligne « les conditions d’exploitation parfois contestables ».
Le rapport examine les législations minières de différents pays, notamment la Norvège qui autorise une exploitation « rentable, durable et raisonnable » du cuivre, lithium, nickel, manganèse.
En Suède, où le secteur minier représente 3% du produit intérieur brut et 120.000 emplois, des conflits existent avec la population Samie, seul peuple autochtone d’Europe, souligne le rapport.
Pour la France, qui ne compte quasiment plus de mines (sauf une exploitation de sel, de bauxite, et de calcaires bitumineux) le rapport appelle à « une meilleure acceptabilité des projets industriels », notamment via le développement de filières de formation d’excellence autour des ressources stratégiques dans les écoles et universités.
La carte de France de l’inventaire minier mené par le Bureau de recherche géologique et minier (BRGM) détecte notamment un « potentiel élevé » de plomb-zinc et argent à Chessy-les-Mines (Rhône), d’étain-tantale ou niobium à Tréguennec (Finistère) et Echassières (Allier), et de tungstène à Salau (Ariège).
Quatre gros projets industriels ont par ailleurs reçu des subventions dans le cadre de France 2030: celui d’Imerys pour extraire du lithium à Echassières (Allier), celui de Viridian pour une raffinerie de lithium à Lauterbourg (Bas-Rhin) à partir de 2025, ceux de Sanou Koura à Donchéry dans les Ardennes et de WEEECycling à Tourville-les-ifs en Seine Maritime, pour valoriser les métaux contenus dans des déchets électroniques.
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