Le bureau tchèque pour la concurrence (UOHS) a annoncé mercredi avoir suspendu la signature d’un accord nucléaire entre la République tchèque et le groupe sud-coréen KHNP, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars.
La victoire de KHNP dans un appel d’offres pour la construction de deux unités nucléaires en République tchèque a été contestée par deux concurrents non retenus, le français EDF et l’américain Westinghouse.
KHNP avait remporté cet appel d’offres en juillet pour construire deux unités à la centrale de Dukovany, mais le groupe français EDF et l’américain Westinghouse ont déposé des recours contre cette décision.
« Nous nous sommes conformés aux propositions d’EDF et de Westinghouse et avons pris des décisions préventives », a déclaré à l’AFP Martin Svanda, porte-parole de l’UOHS.
Selon lui, cette décision donnera à l’UOHS le temps d’évaluer les appels, sans que cela « laisse supposer (…) la façon dont l’office décidera dans cette affaire ».
L’UOHS n’aurait pas pu prendre de décision si le contrat avait déjà été signé, a expliqué M. Svanda.
En visite à Prague en septembre, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a suggéré que KHNP pourrait céder une partie du contrat à Westinghouse, comme il l’a fait de par le passé aux Émirats arabes unis.
L’EDF avait signalé qu’il cherchait à « s’assurer que le processus d’appel d’offres répond aux principes du commerce équitable et de la transparence, notamment dans un contexte européen ».
Le groupe énergétique tchèque CEZ, contrôlé par l’État, exploite deux centrales nucléaires – Temelin et Dukovany, toutes deux situées dans le sud du pays, qui représentent environ 30% de la production totale d’électricité de la République tchèque.
Avec les deux nouvelles unités et de petits réacteurs modulaires devant être construits d’ici à 2050, l’énergie nucléaire pourrait représenter alors 50% du mix énergétique tchèque.
KHNP a proposé de construire les deux nouvelles unités pour environ 200 milliards de couronnes tchèques (8,5 milliards de dollars) chacune.
Prague compte finaliser l’accord avec KHNP d’ici mars 2025, ce qui permettrait de commencer le chantier en 2029 et mettre à l’essai le premier nouveau réacteur en 2036.
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