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Pour ses 30 ans, l’e-commerce marqué par la percée de Shein et Temu

Posté le par AFP

Les bilans annuels des professionnels du commerce tombent et aucun n’échappe à la tendance : les jeunes plateformes en ligne asiatiques comme Shein ou Temu séduisent toujours plus de clients grâce à leurs prix cassés et leur intense marketing.

En même pas trois ans d’existence, le site d’origine chinoise Temu comptabilise 18,4 millions de visiteurs mensuels qui le placent quatrième d’un classement Médiamétrie publié jeudi et largement dominé par l’américain Amazon (38,2 millions de visiteurs), dont le lancement en 1995 est considéré comme l’acte de naissance de l’e-commerce.

Temu coiffe ainsi des acteurs traditionnels de la grande distribution, comme E.Leclerc (6e), ou du commerce en ligne, comme Cdiscount (9e) ou Fnac (12e), dans cette enquête qui porte sur le troisième trimestre 2024.

Et la plateforme de produits à très bas prix s’invite à la 17ème place des sites de vente en ligne sur lesquels les Français ont réalisé le plus d’achats vestimentaires en 2024 (6,6% des répondants), d’après une enquête de l’Institut français de la mode (IFM) présentée jeudi.

– Prix bas plébiscités –

Shein (19,9%) figure elle sur la troisième marche du podium de ce sondage, juste derrière le français Decathlon (21,4%) et l’américain Amazon (26,3%).

Cette marque d’origine chinoise désormais basée à Singapour représente 3% des dépenses d’habillement et de chaussures en 2024 en France en valeur (contre moins de 2% en 2021), et si l’on faisait « l’hypothèse de prix moyens à 10 euros pour Shein, le distributeur serait le leader en termes de volumes vendus », selon la même source.

Motivation des acheteurs ? « Les prix accessibles » pratiqués par la marque, ont répondu 69% des consommateurs interrogés par l’IFM, dans un contexte de tensions sur le pouvoir d’achat.

Avec leur myriade de produits à prix très réduits – surtout habillement pour Shein, mais aussi jouets, décoration, outils et high-tech en plus pour Temu – ces deux sites, érigés en emblème de la surconsommation, séduisent de plus en plus les clients à la recherche de bonnes affaires, au point de figurer largement en tête des enseignes dans lesquelles les Français ont le plus augmenté leurs dépenses en 2024 (respectivement +12% et +11%, selon le cabinet Circana).

– « Submersion » –

Les ventes en ligne, produits et services confondus, ont atteint un nouveau record en 2024, a annoncé jeudi la Fédération de l’e-commerce et de la vente à distance (Fevad), avec 175,3 milliards d’euros dépensés par les Français et un montant moyen des commandes stable à 68 euros, selon le panel sondé, dont ne font pas partie Shein et Temu.

Mais sur les plateformes asiatiques, ce panier ne s’élève qu’à 20 euros, a précisé le délégué général de la Fevad, Marc Lolivier, ce qui pourrait lester le secteur à l’avenir.

Douze millions de petits colis à faible valeur entrent chaque jour en Europe, un nombre qui a doublé en un an selon la Commission européenne qui veut les taxer.

Plus de 90% proviennent de Chine, « une submersion » pour M. Lolivier, favorable à ces mesures douanières pour pallier la « concurrence » jugée déloyale.

Bruxelles est aussi monté au créneau en ouvrant deux enquêtes, sur Temu et Shein, soupçonnées de ne pas respecter le droit européen sur la protection des consommateurs.

Face à la « montée en puissance de plateformes extérieures très offensives », la ministre déléguée chargée du Commerce et des PME Véronique Louwagie a assuré jeudi avoir demandé à la Répression des fraudes « de renforcer les contrôles sur les plateformes étrangères ».

Depuis trente ans, l’e-commerce est pourtant habitué à l’arrivée de nouveaux acteurs. Après le succès des pure-players, les marques et enseignes physiques ont investi le créneau dès les années 2010, avec une accélération notoire avec la pandémie de Covid-19, quand la fermeture des magasins physiques a précipité les acheteurs sur la toile.

Dans les années 2020, en parallèle du développement de Shein, AliExpress ou Temu, le secteur de la seconde main a lui aussi conquis internet, avec des plateformes comme Vinted, désormais cinquième site pour les dépenses de mode en 2024, d’après l’IFM.

Six Français sur dix ont déclaré acheter ou vendre des produits de seconde main en ligne, indique aussi une étude de Harris Interactive réalisée pour la Fevad.

eg/abb/asm

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