Un collectif et une association de lutte contre les PFAS ont proposé lundi à des habitants de la vallée de la chimie, au sud de Lyon, de s’unir afin d’engager une action collective en justice pour faire « payer » les entreprises émettrices de ces polluants éternels dans la région.
« L’idée c’est de s’unir en tant que citoyens pour faire contrepoids et, ensemble, faire peur », a déclaré Louise Tschanz, du cabinet Kaizen avocat, qui a participé à cette réunion publique organisée conjointement à Oullins-Pierre-Bénite avec l’association Notre affaire à tous et le collectif PFAS contre terre.
L’objectif de la réunion, qui a rassemblé près de 150 personnes, était d’informer les citoyens sur les actions juridiques en cours contre les PFAS, substances chimiques très fréquentes dans les objets de la vie courante dont certaines ont un effet néfaste pour la santé, et sur les voies possibles d’action pour faire valoir leurs droits.
« Il y a différents préjudices que vous pouvez mobiliser », a indiqué Emma Feyeux de Notre affaire à tous, citant notamment les préjudices liés au dommage corporel, à l’anxiété ou encore à la perte de valeur d’un bien immobilier.
Pour cela, il a été proposé aux participants de s’unir à une « action de masse » au civil, « parce que ce sont des délais plus courts, on a des indemnisations plus importantes » a expliqué Louise Tschanz, ajoutant que pour avoir de « l’impact » il fallait au moins 500 signatures.
Les PFAS sont surnommés polluants éternels car ils sont quasi indestructibles une fois rejetés dans l’environnement. Le français Arkema et le japonais Daikin en utilisent depuis des années dans leurs usines de la vallée de la chimie, zone répertoriée à ce stade comme une des plus polluées aux PFAS en France.
Une enquête judiciaire est aujourd’hui en cours après des plaintes de mairies de la région, associations et citoyens pour « mise en danger de la vie d’autrui » ou « écocide ».
« On vient d’acheter ici à Pierre-Bénite, avec ma compagne qui est enceinte, et on est inquiets pour les PFAS », a confié à l’AFP Joris Hadj, 33 ans, enseignant à l’université.
« Ce qui est intéressant ce soir, c’est l’action proposée, qui est différente des autres actions menées par les municipalités », a affirmé Pascal Louise, 65 ans, retraité de l’éducation nationale et habitant d’Oullins-Pierre-Bénite.
Mais « je dois en discuter avec mon épouse et voir, car ça entraîne des frais », a-t-il ajouté. Il faut compter en effet plusieurs centaines d’euros par personne pour le lancement d’une procédure, ainsi que pour son suivi annuel.
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