La régie publique Eau de Paris souhaite que les éventuels surcoûts de la décontamination de l’eau, causés par la pollution aux PFAS ou « polluants éternels », soient supportés par les industriels et non par les habitants de la ville, a indiqué jeudi la régie publique.
« Notre objectif est de faire reconnaître la responsabilité des industriels pollueurs et qu’ils paient pour les conséquences de cette contamination qu’ils ont causée », a déclaré le président d’Eau de Paris Dan Lert, lors d’une conférence de presse organisée dans les locaux du laboratoire d’analyses d’Eau de Paris.
Ce point de situation visait également à répondre à l' »inquiétude légitime des usagers », quelques semaines après la publication d’une enquête conjointe de l’UFC-Que Choisir et de l’ONG Générations Futures, laquelle avait révélé la présence d’acide trifluoroacétique (TFA), un PFAS non réglementé, dans l’eau de nombreuses communes de France, dont le Xe arrondissement de Paris.
Dans ses analyses en TFA sur 2024, la régie a trouvé des teneurs largement inférieures au chiffre de 6,2 microgrammes relevé dans le Xe arrondissement par l’UFC Que Choisir et Générations futures et inférieures aux normes retenues à ce stade par les autorités.
Concernant les 20 PFAS contrôlés à partir du 1er janvier 2026, et dont la somme ne doit pas excéder 0,1 microgramme/litre, seuls six ont été détectés, dans des taux « très, très loin » du seuil réglementaire, a souligné Anne-Sophie Leclère, directrice générale adjointe d’Eau de Paris.
« L’eau de Paris est 100% conforme aux normes sanitaires et le restera en 2026 grâce aux traitements qui sont mis en place et aux actions de protection de la ressource que nous menons avec Eau de Paris depuis 25 ans », a tenu à rassurer Dan Lert.
Cependant, la connaissance de ces polluants, que ce soit leur nombre ou leur impact pour la santé, reste à parfaire, a-t-il souligné.
« On sait qu’il y a des milliers d’autres PFAS dans l’environnement potentiellement néfastes, par exemple le TFA, pour lequel nous demandons aux autorités sanitaires de fixer des seuils adaptés à la protection de la santé », a-t-il déclaré.
Parallèlement à l’aspect sanitaire, il craint une flambée des coûts de traitement: « en cas de renforcement des normes sur les PFAS, les traitements pour s’en débarrasser vont coûter de plus en plus cher », a-t-il déclaré.
Dans ce cas, « ce sont les multinationales de la chimie qui commercialisent ces polluants (…) qui doivent payer », a déclaré M. Lert, alors que les coûts de traitement et de dépollution « ont déjà été largement augmenté ces dernières années et représentent des dizaines de millions d’euros », financés par les factures d’eau des usagers.
Il a indiqué qu’Eau de Paris porterait plainte contre X au pénal, dans les prochaines semaines, « pour pollution de son réseau d’adduction d’eau potable par déversement de substances, pollution par abandon de déchets et dégradation substantielle à l’environnement ».
« La maire de Paris a également annoncé (mercredi) en Conseil de Paris, que des recours juridiques seraient engagés avec les collectivités qui souhaiteront s’associer pour obtenir réparation des dommages causés », a indiqué Dan Lert.
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