La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, s’est dite défavorable jeudi au projet contesté de huit nouveaux forages pétroliers près d’Arcachon (Gironde), prenant le contrepoint de son prédécesseur Christophe Béchu sur ce dossier.
« En tant que ministre de la Transition écologique, je ne soutiens pas la mise en oeuvre de ces nouveaux forages », a-t-elle déclaré à la radio Ici Gironde, en marge d’un déplacement dans le département du Sud-Ouest consacré à la prévention des risques d’incendie en forêt.
« Nous aurons des réunions interministérielles prochainement pour trancher le point, mais je pense que si on doit aujourd’hui avoir des projets énergétiques, il faut que ce soit des projets énergétiques décarbonés, ça me paraît essentiel », a-t-elle ajouté.
« Nous avons une dépendance aux énergies fossiles qui doit nous amener à développer d’autres modèles énergétiques. Nous avons fait la démonstration ces deux dernières années qu’on était capables d’augmenter notre production électrique de 30%, et elle est désormais décarbonée à 95%. Tout ça va dans le bon sens. Aujourd’hui l’enjeu c’est de décarboner, de défossiliser notre économie », a encore déclaré la ministre.
En 2017, le gouvernement avait fait voter l’arrêt progressif de l’exploitation des hydrocarbures à l’horizon 2040.
En décembre 2023, Christophe Béchu, alors ministre de la Transition écologique, avait néanmoins jugé à propos de ce projet que, tant que la France avait besoin de pétrole, il n’était « pas plus mal qu’il vienne d’ici plutôt que de le faire venir du bout du monde ».
Ces nouveaux forages près d’Arcachon sont souhaités par le groupe canadien Vermilion Energy, titulaire jusqu’au 1er janvier 2035 d’une concession exploitée depuis les années 1960 sur la commune de la Teste-de-Buch, dont la forêt avait été ravagée par les incendies monstres de l’été 2022.
Une cinquantaine de puits y produisent actuellement environ 1.500 barils/jour.
Après un mois d’enquête publique, la commissaire enquêtrice avait rendu un avis favorable fin 2023, mais le préfet de Gironde Etienne Guyot a indiqué le mois dernier que la décision n’était « pas encore prise ».
Plusieurs manifestations ont eu lieu contre ce projet. La militante écologiste Greta Thunberg a participé en janvier 2024 à la principale d’entre elles, qui a réuni 3.000 manifestants selon les organisateurs et 1.200 selon la préfecture.
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2025 Agence France-Presse. »
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE